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Italie-Libye : un accord ignoble contre les migrants
L’accord signé en 2017 entre l’Italie et la Libye pour la coopération des deux pays en matière de « lutte contre l’immigration illégale, contre le trafic d’êtres humains et la contrebande et pour le renforcement de la sécurité aux frontières » vient d’être tacitement reconduit.
Depuis huit ans, l’Italie à confié au gouvernement libyen et à des bandes armées la mission de retenir dans les territoires qu’ils contrôlent respectivement les migrants qui s’apprêtent à traverser la Méditerranée. En échange, la Libye reçoit argent, équipements et aides diverses. Le gouvernement italien n’est pas regardant sur les méthodes employées et les milices ont les mains libres pour torturer et rançonner, réduire en esclavage ou livrer à la prostitution les dizaines de milliers de migrants candidats au départ depuis les côtes libyennes.
L’accord avait été signé le 2 février 2017 par Marco Minniti, ministre de l’Intérieur du gouvernement de gauche de l’époque et lui-même dirigeant du PD, le Parti démocrate. Celui qui se vantait de « juguler la crise migratoire » n’avait alors négligé aucun interlocuteur, des chefs de gouvernement aux notables locaux plus ou moins ouvertement criminels.
Le gouvernement Meloni s’est bien gardé de remettre en cause l’accord. Au contraire, Meloni a multiplié les gestes vis-à-vis du gouvernement libyen. Elle a par exemple refusé d’extrader l’ex-chef de la police judiciaire de Tripoli, le général Almasri, recherché pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Arrêté à Turin en janvier 2025, il a même bénéficié d’un rapatriement express en Libye à bord d’un avion militaire italien.
Le même gouvernement libyen vient d’annoncer qu’il expulsait Médecins sans frontières, l’une des dernières organisations humanitaires encore présentes dans le pays. Il peut être assuré que son travail de garde-frontières impitoyable continuera à lui valoir les millions d’euros et les égards que les puissances impérialistes réservent à ceux qui se chargent de ce sale travail à leur place.