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Dans les entreprises
Lactalis : les faux frais du système
Le groupe Lactalis, leader mondial des produits laitiers, propriétaire des marques Président, Lactel et autres, a payé 475 millions d’euros au fisc qui lui reprochait d’avoir créé des filiales en Belgique et au Luxembourg pour contourner l’impôt en France.
Ces filiales, fondées en 2006, ont permis le développement international du groupe. Comme dans d’autres secteurs, Lactalis a grossi en avalant d’autres sociétés. Le rachat de Galbani en 2006, de Parmalat et de Stonyfield, la branche américaine de Danone en 2018, de l’islandais Siggi’s et du brésilien Itambé en 2019, en ont fait un des dix géants mondiaux de l’agroalimentaire. Entre 2006 et 2022, son chiffre d’affaires a quadruplé, de 6,7 à 28,3 milliards d’euros.
Rien que pour 2023, Lactalis a annoncé 428 millions d’euros de bénéfices nets, en hausse de 11 %. Comme il avait déjà provisionné 300 millions en vue du règlement de ses démêlés avec le fisc, on ne peut pas dire que l’arrangement conclu va le mettre sur la paille. D’ailleurs, les amendes parfois infligées aux uns ou aux autres sont intégrées aux frais de fonctionnement des grandes entreprises.
Tous les grands groupes pratiquent des montages financiers et économiques pour échapper à l’impôt, qu’il s’agisse de domicilier leurs sociétés dans des paradis fiscaux, de mettre leurs profits à l’abri dans des filiales créées pour l’occasion ou de profiter des subventions généreusement accordées par les différents gouvernements, en France et partout dans le monde. Tout cela fait partie du fonctionnement normal du capitalisme et porte le doux nom d’« optimisation fiscale ».