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Leur société
Leasing social : bon pour le budget des constructeurs
Le leasing social, ce dispositif de location de voitures électriques avec option d’achat incluant une participation de l’État, réservé à 50 000 ménages déclarant moins de 16 300 euros de revenus par part fiscale, a été renouvelé à partir du 30 septembre.
Pour les chanceux – plusieurs milliers rien que chez Renault d’après un des responsables de l’entreprise – qui se sont déjà préenregistrés auprès des concessionnaires validés par le ministère de l’Économie, et les rapides qui se seront inscrits dans les premières heures, il y a là une possibilité d’aller travailler dans une voiture neuve au prix minimum de 140 euros par mois, au maximum de 200 euros, selon le modèle choisi… ou restant disponible. Cette location pourra durer jusqu’à trois ans. Si cette somme rentre dans le budget mensuel du ménage, il faudra régler en plus les options, l’assurance, l’entretien du véhicule, sans compter bien sûr les recharges dont le prix grimpe vite à l’extérieur, et même chez soi.
Il n’empêche que, pour les travailleurs équipés de véhicules vieillissants et donc au coût de revient de plus en plus élevé, qui n’ont pas de transports en commun à disposition pour aller au travail, faire les courses ou accompagner les enfants à l’école ou aux activités, l’opportunité est bonne à saisir. Car, pour une grande partie des automobilistes, il n’est en effet pas question d’acheter même avec quelques aides une voiture électrique au prix de 30 000 à 45 000 euros minimum, et dont la dépréciation liée à l’avancée des technologies est rapide.
Selon Renault, 11 000 voitures de la marque avaient été placées grâce au dispositif, en 2024, en deux semaines environ. L’État avait mis la main à la poche à hauteur de 13 000 euros maximum sur toute la durée du dispositif. Cette fois, la somme devrait être d’environ 370 millions d’euros. Ces millions, pris sur l’argent public, iront directement dans la poche des constructeurs. Quant aux 39 millions de propriétaires de véhicules d’un âge moyen de 11,5 années, ils pourront continuer à galérer et à passer à la caisse chez le garagiste.