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- Lutte ouvrière n°2993
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Dans les entreprises
LVMH – branche champagne : Bernard Arnault, un rapace
Le 5 décembre, entre 85 et 90 % des travailleurs de la branche champagne du groupe LVMH (Moët & Chandon, Ruinart, Veuve Clicquot, Krug, Dom Pérignon, Mercier) à Épernay et Reims se sont mis en grève.
Les grévistes entendaient montrer leur colère suite à la suppression cette année de toute participation, une première depuis 1967. Cela représente une perte de 10 à 30 % du revenu annuel. La prime en est une part importante car le patronat utilise ce moyen pour ne pas payer les cotisations qui seraient dues en cas de hausse du salaire de base.
Le prétexte est une baisse des ventes du groupe. Celles-ci sont en repli, mais par rapport aux années fastes de sortie du Covid, lors desquelles des chiffres record avaient été atteints, et les maisons de champagne en avaient profité pour augmenter leurs prix de l’ordre de 15 %. La branche champagne de LVMH se porte bien avec 220 millions de profit sur les neuf premiers mois de l’année. D’ailleurs, à l’annonce des résultats du 3e trimestre, le cours de l’action a grimpé, augmentant de 16 milliards d’euros en une seule journée la fortune de Bernard Arnault !
Ce n’est pas la seule attaque contre les travailleurs puisqu’un plan de 1 200 suppressions d’emploi est en cours dans la branche vins et spiritueux du groupe. La soif de profit de Bernard Arnault est donc sans limite. Comme celle des actionnaires, à qui le groupe garantit le même dividende l’année prochaine.
Les travailleurs du champagne de LVMH sont bien décidés à ne pas accepter un tel recul de leur revenu. Et, comme le disait un ouvrier qui dénonçait la perte d’un jour férié il y a quelques années : « Si on lâche sur la participation ce sera au tour de l’intéressement ou des 13e ou 14e mois. »
LVMH n’est pas le seul groupe du champagne qui soit à l’offensive contre les travailleurs. Il en est de même chez Pernod-Ricard, où la famille Ricard, elle aussi milliardaire, contrôle les maisons Mumm et Perrier- Jouët. Là également les travailleurs observent des débrayages quotidiens.