Lycée Doisneau – Corbeil-Essonnes : drôles d’emplois du temps11/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2928-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Doisneau – Corbeil-Essonnes : drôles d’emplois du temps

Jeudi 5 septembre, lors d’une assemblée générale, une cinquantaine d’enseignants du lycée Doisneau de Corbeil-Essonnes, dans la banlieue parisienne, décidaient de voter la grève.

Il était hors de question pour eux d’accueillir les élèves, tout simplement parce que c’était impossible… La découverte, lors de la pré-rentrée, d’emplois du temps inachevés et impossibles à tenir avait fait craindre le pire, et cela se concrétisait jour après jour. La direction restait sur ses positions et la Daasen (la direction académique, c’est-à-dire les responsables de l’Éducation nationale pour le département) sourde aux appels à l’aide. Pour les enseignants, il n’était pas question de baisser la tête et d’accepter le grand n’importe quoi !

Devant la grille, avec les élèves, le concours de l’emploi du temps le plus délirant a été lancé : 25 minutes comme unique pause du midi, des cours jusqu’à 19 heures ou le mercredi après-midi, sans transports scolaires, ou parfois jusqu’à neuf ou dix heures de cours dans la même journée, voire une journée avec des cours de… 7 h 30 à 19 heures ! Les vidéos faites par la journaliste du Parisien ayant interrogé les élèves ont circulé très vite.

Face à la montée de l’indignation, une délégation a été reçue le jour même et s’est entendu dire qu’il aurait suffi de demander et que « la porte était toujours grande ouverte sans avoir besoin de faire grève »… ce qui a bien fait rire tout le monde. À l’assemblée générale suivante, l’annonce que la journée de grève ne serait pas prélevée achevait de conclure positivement cette première mobilisation.

Dès le lendemain, une reconstruction des emplois du temps était officiellement promise. Les cours devaient donc reprendre progressivement, mais dans un contexte très dégradé, et avec des heures manquantes en attendant de repartir sur des bases « acceptables ». Mais, ce qui reste inacceptable, c’est le mépris de l’institution face au personnel, y compris de direction. Ce lycée est passé en quelques années de 2 600 à près de 2 900 élèves sans moyens suffisants. Une situation à l’image de l’ensemble d’un système qui craque de partout.

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