Cela fait en réalité des années qu’enseignants, conseillers principaux d’éducation (CPE) et surveillants réclamaient, en vain, des moyens supplémentaires pour travailler dans des conditions correctes dans cet établissement de 12 hectares situé entre deux points notoires de deal.

Récemment une délégation avait été reçue au rectorat et avait rappelé cette exigence, en expliquant que le personnel ne voulait justement pas attendre un incident avant d’alerter et d’agir. Pour l’essentiel, il lui avait été répondu que le lycée était « bien doté ». Seule la possibilité de recruter un CPE à titre provisoire avait été concédée.

Au lendemain de l’agression, et suite à un nouvel incident l’après-midi même, des responsables du rectorat ont de nouveau reçu une délégation élue par les grévistes. Il lui a été expliqué que beaucoup d’argent a été dépensé dans le quartier, et que cela correspondrait à « plus de 20 000 euros par habitant », comme si cette somme était arrivée dans la poche des familles qui y habitent.

Mais, fruit de la mobilisation, une promesse de moyens supplémentaires a été faite.

Ainsi seraient obtenus un CPE (contre deux demandés), deux équivalents temps plein de surveillants en vie scolaire et à l’internat (contre les cinq assistants d’éducation, AED, demandés), la possibilité de recruter deux services civiques et une nouvelle infirmière. Une façon de reconnaître que, contrairement à ce qui avait été répété jusque-là, ces moyens humains sont effectivement indispensables au fonctionnement du lycée.

Ces recrutements n’ont cependant été promis qu’à titre provisoire, jusqu’à la fin de l’année scolaire. En outre, les postes d’AED seront prélevés sur d’autres établissements, ce qui signifie qu’un manque sera créé ailleurs.

Refusant cette manœuvre, les grévistes ont reconduit leur mouvement lundi 25 novembre. Une rencontre avec les parents d’élèves et le personnel des établissements du secteur a été organisée devant l’entrée du lycée, permettant d’entendre les inquiétudes et les témoignages de soutien de plusieurs parents et élèves qui ont conforté les enseignants dans leur mobilisation. L’idée de se rencontrer à nouveau et de créer un comité de lutte pour prolonger la mobilisation a été lancée.