Macron en Égypte : du toc pour Gaza, de l’or pour Dassault09/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2958-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Macron en Égypte : du toc pour Gaza, de l’or pour Dassault

Lundi 7 avril, Macron a rencontré au Caire le président égyptien Al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II.

Après s’être mis d’accord sur un plan pour une trêve immédiate à Gaza, les trois chefs d’État auraient téléphoné à Trump, juste avant que ce dernier reçoive Netanyahou. La suite, prévisible, de cette démarche diplomatique s’inscrivait quelques heures plus tard dans de nouveaux bombardements israéliens, de nouveaux morts et de nouvelles atrocités à Gaza.

Pourtant le résultat, du point de vue de la « politique arabe de la France » n’est pas nul. Cette dernière consiste, depuis de Gaulle, à évoquer verbalement les droits des États arabes, voire le droit à l’existence des Palestiniens, sans être en mesure d’influencer en quoi que ce soit la politique des États-Unis et de leur bras armé dans la région, Israël. Le profit escompté consiste en la signature de traités commerciaux avec les États arabes ainsi confortés en paroles et à l’affirmation bravache que la France a sa politique, au Moyen-Orient comme ailleurs. Cette revendication d’indépendance face aux États-Unis est toujours utile vis-à-vis de l’opinion française comme en vue d’autres contrats sur d’autres continents.

C’est précisément ce qu’il s’est passé le 7 avril. Trump et Netanyahou n’ont évidemment tenu aucun compte des suppliques de Macron et de ses collègues, si même ils en ont pris connaissance. En revanche, date a été prise et pas seulement pour la diplomatie. Les dirigeants de Lactalis, Alstom, EDF, Capgemini, Vinci, Dassault et Airbus qui accompagnaient Macron n’avaient certainement pas fait le déplacement pour visiter les pyramides.

Alstom a signé un contrat d’équipement pour le métro du Caire et, surtout, l’Égypte est le deuxième client de la France pour l’armement, pour un total de 12 milliards d’euros en dix ans. Les autres industriels hexagonaux ont placé pour trois milliards de contrats dans la même période. Ces bonnes affaires, garanties par l’État français, vont donc continuer pour la plus grande satisfaction des intéressés, enrobés de discours aussi hypocrites qu’inopérants sur les droits des Palestiniens.

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