Maladies professionnelles : la dissimulation17/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2933-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Maladies professionnelles : la dissimulation

Il y a eu officiellement 203 morts de maladies professionnelles en 2022. Pourtant, l’amiante à elle seule fait encore 3 000 morts par an, le plus souvent après une vie d’exposition à ce poison sur le lieu de travail.

Une telle différence est possible parce qu’il y a une énorme sous- reconnaissance des maladies professionnelles. Une commission présidée par un magistrat de la Cour des comptes se charge régulièrement d’en évaluer l’ampleur. Elle s’appuie sur les données de la Santé publique pour identifier et chiffrer certaines maladies qui devraient être reconnues comme professionnelles et qui ne le sont pas.

Par exemple le nombre des cancers professionnels sous-déclarés est estimé à plusieurs dizaines de milliers sur les 380 000 nouveaux cas annuels. La commission s’étonne qu’à peine 2 000 d’entre eux ont été reconnus en 2022, dont 257 hors amiante, alors que 2,7 millions de salariés sont exposés au travail à des produits cancérigènes selon les derniers chiffres du ministère du Travail.

Tout cela est connu officiellement puisque ces évaluations mesurent le montant que la branche Accidents du travail et maladies professionnelles devra transférer vers l’Assurance maladie.

Ainsi, l’administration veut bien arranger les comptes de la Sécurité sociale mais surtout pas en demander aux employeurs.

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