Malnutrition : un projet patronal indigeste23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Malnutrition : un projet patronal indigeste

Des patrons de la grande distribution et de l’agroalimentaire, Coopérative U, Sodexho et Bell, proposent selon un rapport de l’Institution Montaigne, d’augmenter la TVA de 5,5 % à 20 % sur les produits très sucrés comme les confiseries, les céréales, les barres chocolatées, les viennoiseries industrielles, etc.

Ces patrons osent présenter leur proposition comme une mesure de lutte contre la malnutrition et la précarité alimentaire. Cela représenterait un vol de 1,7 milliard d’euros aux classes populaires, soi-disant pour les empêcher de consommer trop de sucre. En échange, elles pourraient recevoir un chèque mensuel de 30 euros réservé à l’achat de fruits et légumes. En prime, il y a là le mépris et les leçons de morale. Aujourd’hui, un tiers de la population en France n’arrive plus à se nourrir correctement contre 11 % en 2015 : c’est trois fois plus en moins de dix ans.

Mais pour ces capitalistes, cela n’est pas dû au fait qu’ils se sucrent sur le dos des consommateurs en vendant leur camelote de plus en plus cher ni au fait que les patrons bloquent les salaires, quand ils ne les baissent pas. Comme toujours, pour ces richissimes donneurs de leçons, la malnutrition comme la sous-alimentation sont toujours de la faute des pauvres qui ne savent pas gérer l’argent… qu’ils n’ont pas !

Ce sont d’ailleurs ces mêmes trusts de l’agroalimentaire et de la grande distribution qui ont fait exploser ces dernières années la teneur en sucre dans l’immense majorité des produits transformés, y compris les produits salés. Le sucre, encore plus que le sel et le gras, est l’exhausteur de goût le moins cher du marché et a, comme eux, un fort pouvoir addictif. Pour les capitalistes, c’est surtout le meilleur exhausteur de profits et, comme d’habitude, peu leur importe les conséquences sanitaires dramatiques pour la population. Plus ils se sucrent, plus la note est salée pour les classes populaires.

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