Marseille : la mer mais pas les bassins13/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2924-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : la mer mais pas les bassins

La France ne brille pas par sa maîtrise de la natation populaire. En particulier à Marseille, métropole maritime qui a accueilli les JO de voile, mais où près d’un enfant sur deux ne sait pas nager à l’entrée en 6e.

Les installations olympiques de la marina du Roucas blanc ont coûté près de 50 millions d’euros et les politiciens locaux jurent que cela va contribuer à démocratiser les sports nautiques. Mais comment ne pas mettre en perspective une débauche de moyens pour permettre à 330 athlètes de faire des performances sportives sur l’eau pendant les quinze jours des Jeux Olympiques et la dotation la plus faible de France en piscines ? Marseille ne compte que quatorze piscines publiques, soit 4 m² d’eau pour 1 000 habitants, contre 40 m² pour 1 000 habitants à Paris, alors que les noyades sont aujourd’hui la première cause de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans. La ville manque d’équipements et de formateurs et cela touche en premier lieu les milieux populaires.

Il y a là de quoi révolter, particulièrement dans cette ville qui compte 57 kilomètres de littoral, mais le problème se pose à différents niveaux dans tout le pays. Le nageur Florent Manaudou s’était d’ailleurs insurgé en 2023 contre la réduction des heures de cours d’EPS au lycée, passées de 4 à 2 heures par semaine.

Les JO sont ainsi révélateurs des inégalités d’une société qui met des moyens pour la vitrine mais n’apprend pas à nager à tous les enfants.

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