Medef : la lutte de classe, côté patronal28/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2926-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Medef : la lutte de classe, côté patronal

Lundi 26 août, à l’occasion de son université d’été, le Medef, qui représente le grand et le très grand patronat, a fait connaître ses exigences par la voix de son président, Patrick Martin.

La politique pro-patronale menée depuis sept ans par les gouvernements successifs sous Macron devra, dit Martin, continuer, notamment les diminutions d’impôts sur le capital, les bénéfices et les fortunes. Cette politique, combinée à l’exploitation redoublée des travailleurs et à la financiarisation toujours plus poussée de l’économie mondiale, s’est en effet traduite par une explosion des profits des grandes entreprises et des fortunes de leurs actionnaires. Et Martin de faire applaudir Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie démissionnaire, qui n’a pu paraît-il retenir la larme du vieux serviteur complimenté par son bon maître avant sa mise en disponibilité.

D’après le Medef, le retour à la retraite à 62 ans, l’augmentation du smic à 1 600 euros conduiraient le pays à la catastrophe. Le grand patronat refuse par avance jusqu’aux vagues et timides mesures sociales évoquées en période électorale par certains macronistes, comme une éventuelle taxation des superprofits ou une possible contribution des ultrariches à la transition écologique.

Le Medef n’accepterait d’augmenter les salaires que si on diminuait d’autant les cotisations sociales afin que l’opération soit sans douleur et sans frais pour les employeurs et supportée par le monde du travail. Le Medef prétend aussi accepter de reprendre les discussions sur l’emploi des travailleurs âgés, à condition que les cotisations patronales aux caisses de chômage soient diminuées.

Le grand patronat exige donc que chaque centime du budget de l’État serve à irriguer la fabrique à profits. Il entend que, sur la masse des richesses produites par les travailleurs, une part toujours plus grande revienne aux capitalistes de toutes les façons possibles, quitte à pourrir la vie de millions de prolétaires. Il sait que l’État est à son service et que le futur gouvernement obéira à ses injonctions mais, pour garantir la mise en œuvre de son programme, Patrick Martin veut un « Medef militant », véritable combattant du profit privé, et pour cela étrangleur des travailleurs ici et maintenant.

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