Médicaments : en 2025, pas de pénurie pour les profits08/01/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/01/P7-3_Big_Pharma_OK_Lupo_SGml2hw.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C980%2C552_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments : en 2025, pas de pénurie pour les profits

Si l’année est nouvelle, les promesses gouvernementales, elles, ne changent pas : la distribution de cadeaux aux industriels de la pharmacie continuera.

Illustration - en 2025, pas de pénurie pour les profits

En matière de santé, le 5 janvier, pas moins de cinq ministres ont associé leurs voix pour promettre « la reconquête de notre souveraineté sanitaire » y ajoutant le serment de « garantir l’accès pour tous aux médicaments. »

Les pénuries affectent un nombre de plus en plus important de médicaments – près de 5 000 l’an passé – et durent de plus en plus longtemps. À la moindre épidémie hivernale, des remèdes essentiels comme l’amoxicilline et le paracétamol manquent dans les pharmacies. Manquent aussi des médicaments moins courants mais tout aussi essentiels pour les malades atteints d’hypertension artérielle, de diabète, de cancer… Des enquêtes disent que plus d’un tiers de la population a été confronté à de telles déficiences qui ne font que s’aggraver depuis 2018.

Depuis, chaque année, le gouvernement jure qu’il a trouvé la solution et que cela va cesser. En 2021, il y a eu le « plan de gestion des pénuries » obligeant les industriels à la constitution de stocks de sécurité de deux mois, assorti de sanctions financières en cas de non respect. En février 2023, en pleine épidémie de bronchiolite, le ministre de la Santé annonçait sans sourciller « la fin de la pénurie de paracétamol et d’amoxicilline dans deux semaines », promettant pour y parvenir l’augmentation des prix réclamée par les laboratoires fabricants de médicaments génériques.

Depuis, on a eu droit au « plan blanc du médicament », au « new deal de la chaine pharmaceutique » puis au « plan de relocalisation des médicaments essentiels » afin de « reconquérir la souveraineté sanitaire de la France. » C’est dans ce cadre qu’aujourd’hui les cinq ministres proposent leur nouveau plan : sept entreprises, annoncent-ils, vont recevoir des financements publics pour « relocaliser la production de médicaments. » En échange de quoi ? « D’engagements des industriels sur une sécurisation de l’approvisionnement du marché français… »

Ainsi donc 2025 sera comme les précédentes. Chacun continuera à chercher, de pharmacie en pharmacie, le médicament qui lui a été prescrit. Quant aux laboratoires de l’industrie pharmaceutique, ils continueront, comme tout industriel dans ce système, à produire leurs marchandises en fonction du profit espéré tout en percevant les subventions publiques.

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