Mensonges sur les retraites23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Mensonges sur les retraites

Ayant promis à leurs électeurs des classes populaires qu’ils abrogeraient la loi sur la retraite à 64 ans s’ils étaient au pouvoir, les députés du NFP et ceux du RN, chacun de leur côté, s’agitent au Parlement pour faire mine de vouloir tenir leur promesse.

Le 21 octobre, dans une commission de l’Assemblée discutant du budget de la Sécurité sociale, les députés de gauche ont proposé des amendements pour augmenter les recettes des caisses de retraite et justifier ainsi de ne pas repousser l’âge du départ. Plutôt que de proposer de faire payer plus les grands patrons ou les gros actionnaires, ils ont défendu une augmentation des cotisations... des hauts salaires, ceux supérieurs à 8 700 euros. Sans surprise, droite et macronistes ont rejeté la proposition. Mais le RN a emboîté le pas de ces derniers, affirmant « on ne peut pas augmenter les cotisations alors qu’on est déjà dans un enfer fiscal », et permettant ainsi le rejet de l’amendement. Les députés de gauche n’ont pas manqué d’ironiser sur ce rejet par le RN.

Le 31 octobre, ce sera au tour des députés du RN de proposer une révision de la réforme Borne-Macron, dans le cadre de leur « journée d’initiative parlementaire ». Leur texte prévoit de revenir à un départ à 62 ans et même de revenir à 42 annuités de cotisation – contre 43 en vigueur depuis la loi Touraine votée en 2014, sous la présidence Hollande. Mais ce projet de loi est surtout une manœuvre politicienne pour mettre en difficulté les députés de gauche. C’est une posture, car même si cette loi était adoptée au soir du 31 octobre, elle serait inévitablement rejetée au Sénat, ce que le RN sait parfaitement. Et c’est une manœuvre, car si les députés du NFP refusent de voter leur projet de loi pour ne pas mêler leurs voix à celles du RN, comme ils l’ont déjà annoncé, le RN pourra dire qu’ils se moquent du sort des travailleurs contraints de travailler jusqu’à 64 ans.

Au final, les travailleurs qui espèrent une abrogation de la loi par un simple vote au parlement ne peuvent qu’aller de déception en déception. Pour avoir les votes ouvriers, les députés du NFP et du RN sont prêts à faire toutes les promesses que de toute façon ils s’empresseront de trahir s’ils arrivent au pouvoir. La gauche l’a prouvé moult fois. Le RN s’y prépare, comme l’indiquent les grossières manœuvres de ses députés, pas encore majoritaires mais déjà à plat ventre devant le patronat. Pour les retraites comme pour le reste, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et le rapport de force qu’ils instaureront pour défendre leurs intérêts.

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