- Accueil
- Lutte ouvrière n°2945
- Michelin – Cholet : “c’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction ! ”
Dans les entreprises
Michelin – Cholet : “c’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction ! ”
Lundi 6 janvier, la production a repris à l’usine Michelin de Cholet, dont la fermeture est programmée, après deux semaines de congés.
La direction avait obligé chacun à poser des jours de vacances à ce moment-là, histoire de rappeler que, même ces dates, c’est elle qui en décide.
Toutefois, le combat contre les licenciements ayant commencé dès leur annonce le 5 novembre, les travailleurs ont profité des fêtes pour se requinquer. Et le comité de lutte s’est retrouvé dès le 3 janvier pour discuter des suites.
Mardi 7 janvier, une trentaine de travailleurs se sont rendus à Chambray-lès-Tours, devant l’hôtel où se déroulait la deuxième rencontre entre direction et syndicats au sujet du prétendu « plan d’accompagnement ».
Pour la direction, ces rencontres loin des usines qu’elle veut fermer à Cholet et à Vannes n’ont rien d’innocent : il s’agit pour elle de se mettre à l’abri de la colère des futurs licenciés. C’est pourquoi des ouvriers de Cholet tenaient à ce déplacement, pour réaffirmer qu’il n’est pas question pour eux de se laisser mettre à la porte sans garanties sur leur avenir.
Ce jour-là et le lendemain, 8 janvier, seuls des simulacres de négociations ont eu lieu, comme lors du « premier round » le 12 décembre, que même les moins virulents des responsables syndicaux avaient trouvé « décevant ». La direction vient à ces rendez-vous avec un ordre du jour flou au possible, et surtout sans la moindre intention d’accéder aux revendications adoptées par les travailleurs lors de leurs assemblées générales, notamment une prime de 120 000 euros plus 2 500 euros par année d’ancienneté. Elle ose parler de « plan d’accompagnement » mais les 35 000 euros de prime qu’elle propose, avec en sus 500 euros par année d’ancienneté, sont vus comme des miettes.
La rencontre des 7 et 8, sans surprise, n’a donc débouché sur rien, à part une mini- hausse de la prime versée aux rares travailleurs qui seront mutés à l’intérieur du groupe. Mais le directeur des relations sociales a lâché deux perles : « Il n’y a pas que l’argent dans la vie » et « Il ne faudrait quand même pas qu’avec leur prime ils s’achètent des BMW ». Leur mépris est sans borne.
Les travailleurs en lutte de Cholet ne sont pas déçus, car ils savent qu’ils n’obtiendront pas d’avancées dans ces salons, mais seulement par leurs actions. À Chambray, ils ont été rejoints par des militants ouvriers de Tours, avec qui ils ont discuté de leur situation et des attaques subies par toute la classe ouvrière. Et prochainement, ils ont bien l’intention non seulement de se manifester à chaque « round de négociations », mais surtout de s’adresser à d’autres travailleurs pour parler des luttes communes à mener face aux capitalistes.
Les dernières rencontres entre direction et syndicats étant planifiées pour la fin mars, les premiers départs individuels, pour début mai, et la fermeture du gros de l’usine, fin juin, c’est maintenant qu’il importe de faire monter la pression sur les actionnaires. Vu les fortunes qu’ils ont accumulées sur le dos des travailleurs, ils ont les moyens de lâcher beaucoup plus !