Migrants morts dans la Manche : les frontières tuent11/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2928-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants morts dans la Manche : les frontières tuent

Mardi 3 septembre, des bateaux de secours et des équipages de pêcheurs sont venus en aide à plusieurs dizaines de migrants qui tentaient de traverser la Manche sur un canot pneumatique surchargé.

Douze noyés, des jeunes femmes pour la plupart, ont été retrouvés, deux personnes ont disparu et, sur les cinquante-cinq rescapés, plusieurs sont dans un état grave. C’est le plus lourd bilan depuis le début de l’année, alors que les tentatives de passage se multiplient, en même temps d’ailleurs que les pressions policières pour les entraver.

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Darmanin, arrivé sur les lieux, a déclaré : « Ce que nous faisons fonctionne », et s’est empressé d’accuser la Grande-Bretagne, qui attirerait les migrants puisqu’elle ne peut pas les expulser et, évidemment, les passeurs qui profitent de la détresse humaine.

Cette détresse n’est pas due à une malédiction divine ou à une catastrophe naturelle. Elle est la conséquence d’un ordre social absurde et criminel, responsable de la misère et des guerres qui poussent les migrants sur les routes de l’exil. L’ordre précisément que défendent Darmanin et ses semblables des deux côtés du Channel.

Les militants des associations d’aide aux migrants ont accueilli Darmamin à Boulogne avec la banderole « Morts aux frontières, États coupables ». On ne saurait mieux dire.

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