Morts dans la rue : chaque année plus nombreux06/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2936-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Leur société

Morts dans la rue : chaque année plus nombreux

Selon le rapport annuel du collectif Les Morts de la rue, 735 personnes sans domicile fixe sont mortes en 2023, un nombre sans précédent puisque 624 décès avaient été recensés en 2022.

Encore faut-il prendre ces chiffres avec précaution, ils sont certainement sous-estimés, vu l’absence de domicile des victimes. Près de neuf morts sur dix sont des hommes, et l’âge moyen des décès est de 49 ans, contre près de 80 ans pour le reste de la population.

Cette hausse importante du nombre de morts dans la rue est en rapport avec la hausse constante – et rapide – de celui des sans-abri, qui a doublé en une décennie et est estimé actuellement à 330 000 hommes et femmes. Ce chiffre n’a rien de surprenant quand on constate que la grande pauvreté gagne sans cesse du terrain : après la perte d’un emploi vient le chômage, dont les allocations ne durent qu’un temps, et l’impossibilité de trouver un logement bon marché quand on n’a, au mieux, que le RSA pour survivre.

À cela s’ajoute la politique du gouvernement qui, par sa loi contre l’occupation illicite des logements, jette à la rue les occupants de locaux pourtant abandonnés. En outre, pour ne pas que les touristes puissent côtoyer les pauvres, des arrêtés préfectoraux interdisent les distributions alimentaires dans les rues, comme par exemple à Calais ou dans certains quartiers de Paris.

La réquisition des logements vides serait une mesure d’urgence nécessaire en attendant que d’autres logements, aux loyers accessibles, soient construits. Personne ne devrait être contraint de dormir, voire de mourir dans la rue quand, à l’autre bout de l’échelle, des parasites étalent leur richesse sans vergogne. Mais c’est une mesure que le gouvernement comme ceux qui se sont succédé avant lui, n’envisage même pas.

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