Sur les dix dernières années, la hausse était en moyenne de 2,6 % par an, mais en 2022 les tarifs avaient déjà fait un bond de 3,4 %, puis 4,7 % en 2023, et jusqu’à 8 % en 2024. Les mutuelles mettent en avant le vieillissement de la population et l’accroissement des besoins de santé, ainsi que la prise en charge d’une partie plus grande du « 100 % santé » pour les lunettes, les appareils auditifs et les soins dentaires. Le remboursement de ce dispositif par la Sécurité sociale est en effet passé de 70 à 60 %, et la part des mutuelles est donc passée, elle, de 30 à 40 %. Une partie de la hausse annoncée est donc la répercussion du désengagement de l’État, au travers de la Sécurité sociale, dans les dépenses de santé.

Déremboursements de médicaments, hausse du ticket modérateur, le reste à charge augmente sans cesse pour les assurés. Ceux qui peuvent bénéficier d’une mutuelle la paient de plus en plus cher. C’est pire encore pour les plus de 2,5 millions de personnes qui n’ont pas les moyens d’en payer une et qui souvent doivent renoncer à se soigner.

Pourtant, ce système fait des heureux. Les compagnies d’assurances privées font des bénéfices record, ainsi que les industriels de la santé. Le remboursement de leurs traitements ou appareils médicaux leur assure un marché lucratif. La moindre des choses serait de prendre sur ces profits pour financer comme il se doit le système de santé et garantir l’accès aux soins pour tous.