Nigeria : halte à la répression !11/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2928-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nigeria : halte à la répression !

Près de 1 400 personnes sont aujourd’hui détenues au Nigeria dans des conditions inhumaines suite à la répression des manifestations du début du mois d’août.

Leur procès doit commencer le 11 septembre et ces manifestants sont accusés de « crime de trahison, association de malfaiteurs, financement du terrorisme » ce qui leur fait encourir de lourdes peines, pouvant aller jusqu’à la peine de mort.

Les manifestations ont commencé le 1er août dernier. Elles répondaient à un appel, Endbadgovernance (Mettre fin à la mauvaise gouvernance), lancé sur les réseaux sociaux. Dans tout le pays des cortèges de dizaines de milliers de manifestants ont alors convergé vers le centre des grandes villes, composés d’étudiants mais aussi de travailleurs et de ménagères. À Abuja, la capitale, la police a arrêté par des tirs de grenades lacrymogènes les manifestants qui marchaient sur la villa présidentielle, l’Assemblée nationale et la Cour suprême. À Lagos, la métropole économique, où vivent 20 millions de personnes, c’est vers le quartier d’affaires d’Ijeka, truffé d’institutions gouvernementales, que les cortèges se sont dirigés. Dans les jours qui ont suivi, la police a ouvert le feu, tuant au moins 22 manifestants, jusqu’à ce que les organisateurs suspendent le mouvement en fixant la date du 1er octobre pour redescendre dans la rue.

« On a faim, on a faim », criaient les manifestants. Il y a un an, le président Bola Tinubu, nouvellement élu, avait supprimé les subventions sur l’essence, suivant en cela les consignes du FMI. Le prix du carburant avait aussitôt triplé, entraînant derrière lui celui des transports, des produits alimentaires et de l’électricité produite en majorité par des générateurs à essence. Près de la moitié des Nigerians vivent aujourd’hui avec moins de deux dollars par jour. Une minorité corrompue détourne le produit de la vente du pétrole, dont le Nigeria est aujourd’hui le premier producteur en Afrique. Le président Bola Tinubu en fait partie, lui qui était surnommé le « parrain de Lagos » avant son élection en raison de ses liens avec les milieux d’affaires. Quant aux chefs de l’armée, qui ont longtemps dirigé le pays, ils laissent ce président civil gouverner à condition qu’il les laisse s’enrichir.

C’est la révolte contre cette misère, cette corruption qui a explosé en août dans les rues des villes du Nigeria. Elle resurgira forcément, et peut-être très bientôt.

Pour soutenir la campagne contre la répression, des lettres de protestation peuvent être envoyées à : Ambassade du Nigeria, 173, avenue Victor-Hugo 75116 Paris.

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