Noisy-le-Sec : une expulsion scandaleuse28/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2926-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Noisy-le-Sec : une expulsion scandaleuse

Très tôt le matin du jeudi 22 août, une trentaine de cars de CRS et voitures de police ont été mobilisés pour déloger des familles de gens du voyage, pourtant installées depuis 15 ans sur un terrain inoccupé de Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis.

Une quinzaine de caravanes ont dû partir, encadrées par la police et sur ordre du préfet présent au début de l’évacuation. Police, CRS armés et casqués étaient là en nombre pour impressionner les familles.

Il y a 15 ans, c’est en accord avec la préfecture et la municipalité de l’époque qu’elles s’étaient installées sur le parking de l’immeuble du cadastre qui, suite à un incendie, était à l’abandon. Depuis, elles font partie de la population de la ville. Aujourd’hui ces hommes, femmes et enfants sont traités comme s’ils étaient de dangereux criminels ; que vont-ils devenir ? Les enfants étaient jusqu’à présent scolarisés à Noisy, certains adultes sont âgés, malades ou handicapés et ont construit leur vie là.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a engagé une procédure d’expulsion depuis le mois de mai, parce que Bouygues veut ce terrain pour construire un immeuble, et, bien sûr, le droit du promoteur prime sur la vie des gens !

Aucun autre terrain d’installation n’a été proposé aux familles. La loi Besson, qui date de plus de 20 ans, prévoit pourtant l’élaboration d’un plan d’accueil des gens du voyage, mais la Seine-Saint-Denis comme beaucoup d’autres départements, n’en propose pas assez. Le Parisien cite ainsi la directrice de l’Association pour la promotion et l’accès aux droits des Tsiganes et gens du voyage : « Le schéma adopté en 2016 prévoyait 565 places et seules 170 sont effectives sur six aires. La préfecture ne respecte pas la loi ! »

Le maire PCF de Noisy-le-Sec affirme dans la presse qu’il soutient les familles, mais dit n’avoir aucun terrain pour les accueillir. Et personne ne sait s’il a fait appel à l’intercommunalité où il serait sûrement possible de trouver un terrain. De fait, aucun représentant de la mairie n’était présent lors de l’expulsion, seule une poignée de militants de la Ligue des droits de l’homme et de Lutte ouvrière étaient là pour montrer leur solidarité avec les expulsés.

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