Otan : un sommet pour préparer la guerre10/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2919-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Otan : un sommet pour préparer la guerre

Un sommet de l’Otan se tient à Washington du 9 au 11 juillet à l’occasion du 75e anniversaire de cette alliance militaire que les États-Unis ont bâti pour assurer leur domination mondiale. Il s’agit aussi de coordonner la montée en puissance des armées des 32 pays membres.

L’hypothétique admission de l’Ukraine à l’OTAN a été abordée mais sans aucun engagement. Les puissances impérialistes, États-Unis en tête, veulent garder la maîtrise de leur degré de confrontation avec la Russie.

Si elles se contentent aujourd’hui de faire la guerre à la Russie par Ukraine interposée, ces grandes puissances se préparent aussi à une guerre plus large qui impliquerait leur participation directe. La plupart des pays de l’Otan consacrent à présent 2 % de leur PIB à leur armée. Cet objectif avait été fixé à l’époque où les États-Unis désignaient le « terrorisme » comme leur ennemi principal. Aujourd’hui, l’entourage de Biden souligne que puisque la Russie est en ligne de mire, les dépenses militaires doivent encore augmenter.

Ces moyens croissants pour préparer la guerre de demain convergent en Europe de l’Est face à la Russie. Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, les forces américaines en Pologne ont doublé. Le 5e corps de l’US army s’est installé à Poznan et commande les 100 000 soldats américains en Europe.

L’Estonie, qui est en train de construire 600 bunkers à sa frontière avec la Russie, agrandit la seule base aérienne du pays pour y accueillir des F-35 que les Pays-Bas ont acheté aux États-Unis. Non loin, la 101e division aéroportée américaine, qui n’était pour ainsi dire pas revenue en Europe depuis 1945, a déployé des parachutistes.

En Roumanie, c’est l’armée française qui est à la manœuvre et coordonne les troupes de l’Otan. Dans les Carpates, une base est en construction : elle abritera 1 500 soldats, principalement français mais aussi belges et luxembourgeois et en hébergera 2 000 d’ici la fin de l’année. Parallèlement, l’armée américaine construit ses propres installations au bord de la mer Noire qui promettent d’être aussi vastes que sa principale base en Europe, à Ramstein en Allemagne, où sont stationnés 10 000 soldats.

Pour assurer la logistique, la Commission européenne a débloqué cette année plus de 800 millions d’euros pour financer une quarantaine de projets de « mobilité militaire », surtout ferroviaire.

Ces moyens humains, financiers, logistiques sont refusés aux populations dès qu’il s’agit de leurs besoins de santé, d’éducation, et même d’alimentation pour les couches les plus pauvres. Les gouvernements et les états-majors des grandes puissances les réservent à la préparation d’une catastrophe guerrière, à laquelle le système capitaliste voue régulièrement l’humanité.

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