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Leur société
Les petites communes asphyxiées
Le Congrès de l’Association des maires de France (AMF) s’est ouvert le 19 novembre. Les maires, notamment des petites communes, veulent y faire entendre leur colère.
L’AMF chiffre à 10 milliards d’euros les coupes budgétaires décidées au nom de la « contribution au redressement des finances publiques ». Bien décidé surtout à ne faire payer le patronat que de façon purement symbolique, le gouvernement prélève de l’argent partout où il peut sur les budgets des services publics. Or ce sont justement les services publics de proximité qu’assurent les communes et intercommunalités – crèches, écoles primaires, bibliothèques, gestion des déchets, transports…
Beaucoup de communes ont déjà été durement touchées par la crise inflationniste et l’explosion du prix de l’énergie. Certaines ont été contraintes de fermer des services municipaux comme les piscines ou de réduire l’amplitude horaire d’ouverture de la mairie. Et voilà que le pouvoir taille une nouvelle fois dans les dotations qui leur sont allouées. Même dans cette période où le gouvernement n’a que la « transition écologique » à la bouche, il a coupé en deux le Fonds vert, une dotation qui permet aux communes de financer des investissements à caractère écologique. Il est aussi prévu une hausse des cotisations retraites pour les employeurs publics, qui leur coûtera plus d’un milliard d’euros – alors que l’État, depuis des décennies, a déjà prélevé des dizaines de milliards d’euros dans la caisse de retraite des agents de la fonction publique territoriale.
Beaucoup de maires de petites communes estiment que ces coupes budgétaires ne sont pas tenables. Elles les mettent devant des choix impossibles pour se tenir à flot : elles doivent ou bien diminuer les services publics, ou bien augmenter les quelques impôts locaux qui restent à leur main. Si bien des maires, notamment dans les plus grandes villes, n’ont pas d’état d’âme face à ces alternatives, beaucoup de ceux de communes plus petites n’ont aucune envie de faire ce choix. Découragés, certains décident d’ailleurs de jeter l’éponge, parfois avant même la fin de leur mandat.
De nombreux maires ont exprimé aussi à l’occasion du congrès, leur inquiétude face aux perspectives de fermetures d’entreprises, bien conscients que dans certaines communes, une usine qui ferme signifie la mort lente d’un territoire.
Le congrès de l’AMF sera l’occasion pour les maires d’exprimer cette colère. Ainsi ils ont posé pour une photo en remplaçant leur écharpe tricolore par une écharpe noire. Il faudrait plus que ce type de démonstration symbolique pour effrayer le gouvernement.