Une police “héroïque” ?28/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2926-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

il y a 80 ans

Une police “héroïque” ?

Le 17 août 1944, la police de Paris s’engageait aux côtés des résistants et libérait les détenus politiques ; le lendemain, elle occupait la préfecture de police. Pour ces actes de « bravoure », très localisés et bien tardifs, de Gaulle allait lui décerner la Légion d’honneur, symbolisée par la fourragère rouge que les policiers continuent de porter sur leur tenue d’apparat.

C’était pourtant ces mêmes policiers qui, pendant quatre ans et à de rares exceptions, s’étaient soumis aux ordres des occupants et qui, entre autres infamies, lors de la rafle du Vel-d’Hiv du 17 juillet 1942, avaient conduit 13 000 Juifs parisiens vers la mort qui les attendait dans les camps d’extermination. C’était aussi la police française qui avait arrêté plusieurs dizaines de milliers de militants communistes et de résistants, les livrant eux et leurs responsables à la Gestapo.

Et voilà que, du jour au lendemain, les bourreaux devenaient des héros. En décrétant rapidement une amnistie générale, le très réactionnaire de Gaulle signifiait à la police qu’il comptait sur elle pour l’aider à rétablir un pouvoir d’État au service de la bourgeoisie et capable de mater d’éventuelles rébellions populaires.

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