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Leur société
Pollution et ZFE : vrai problème et fausse mesure
Un vote des députés en commission mercredi 26 mars a supprimé les Zones à faible émission (ZFE), à une large majorité. La mesure, qui restreint la circulation des véhicules les plus polluants dans les grandes agglomérations, se révèle en effet inapplicable.

Les ZFE, créées en 2019, étaient censées répondre au réel problème de la pollution de l’air, responsable selon Santé publique France de 40 000 décès par an. À l’époque, il était de bon ton pour le petit monde politicien d’afficher des ambitions écologiques. Mais aujourd’hui, cette belle façade se heurte à la réalité du monde capitaliste, et les ambitions se sont bornées à interdire aux travailleurs de circuler en voiture dans les centres-villes, faute d’avoir les moyens de s’acheter un véhicule plus « propre », et faute de transports en commun dignes de ce nom.
Les députés de droite et d’extrême droite, prennent la pose de défenseurs des classes populaires, dénoncent les ZFE comme un « séparatisme territorial », une attaque « contre ceux qui travaillent », qui creuserait les inégalités sociales. Mais tous ont participé ou ont été complices, au gouvernement, au Parlement ou dans les rouages de l’État, de la dégradation des conditions de vie et de travail des classes populaires. En protestant aujourd’hui, ils voudraient capter le légitime mécontentement des travailleurs touchés par la mesure.
Que les ZFE soient appliquées ou retoquées, le problème de la pollution et du respect de l’écologie en général ne sera pas résolu dans cette société. C’est la loi du profit qui oblige les salariés à se loger loin de leur travail à cause des prix de l’immobilier, qui garantit le droit des industriels à polluer, et qui limite le développement des transports en commun. Des municipalités, y compris écologistes comme à Lyon, découvrent aujourd’hui que l’institution des ZFE crée des situations ingérables et reviennent donc en arrière. Mais c’est bien toute cette société qui est ingérable !