Pompiers : le suivi médical, une exigence légitime05/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2914-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pompiers : le suivi médical, une exigence légitime

Jeudi 16 mai, les pompiers manifestaient à Paris pour dénoncer leurs conditions de travail.

À cette occasion, 19 d’entre eux ont fait analyser leurs cheveux. Le résultat pour le moins édifiant a été révélé le 28 mai : sur les 19 prélèvements, tous se sont révélés positifs à la présence d’un polluant éternel.

Le plus jeune pompier, âgé de 23 ans, atteint même un triste record, puisque dans ses cheveux on ne dénombre pas moins de cinq PFAS, des substances qui restent éternellement dans la nature et qui peuvent être cancérogènes, ou des perturbateurs endocriniens. Parmi toutes les substances retrouvées dans les cheveux des pompiers, on trouve une molécule interdite depuis 2009. Ces PFAS sont retrouvés dans les tenues de protection des pompiers comme dans les mousses anti-incendie.

Cette exposition aux PFAS pendant les incendies comme au quotidien, tout comme l’exposition aux fumées, réduit l’espérance de vie. Un pompier de 45 ans, a déclaré ainsi au Monde à propos de son père et de son grand-père : « Ils étaient pompiers tous les deux et sont morts d’un cancer, l’un à 63 ans, l’autre à 67 ans. Bien sûr, il n’y a pas de fatalité, mais si je fais la moyenne, ça veut dire qu’il me reste vingt ans à vivre… On se met en danger pour les gens mais, une fois qu’on a fini notre carrière, on a envie de vivre ! »

Les pompiers exigent de bénéficier d’un suivi médical annuel et de prises de sang qui prendraient en compte leur exposition aux PFAS. Jusqu’à présent, les gouvernements successifs ont fait la sourde oreille. Veiller à la santé de ces hommes et femmes qui protègent et sauvent des vies humaines serait pourtant la moindre des choses.

Aline Urbain

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