La Poste – Paris Brune  : un licenciement qui ne passe pas18/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P15-1_Paris_Brune_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C228%2C450%2C481_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Paris Brune  : un licenciement qui ne passe pas

Suite à la décision nationale de mettre fin à toutes les missions d’intérimaires, des milliers d’entre eux ont brutalement perdu leur travail à La Poste. Mais à Paris Brune, qui regroupe 400 postiers de trois arrondissements parisiens (5e, 13e et 14e), la direction est tombée sur un os.

Illustration - un licenciement qui ne passe pas

Même si une partie des collègues intérimaires a pu continuer à travailler en acceptant de le faire avec des contrats à durée déterminée, une autre a été « remerciée » sans autre forme de procès. Dès lundi 9 décembre, les conséquences se sont fait sentir. Des chauffeurs ont constaté l’absence d’un collègue intérimaire, encore parmi eux le samedi précédent. Situation d’autant plus absurde aux yeux de tous que, ce jour-là, la ligne chargée de Chronopost qu’il aurait dû livrer n’a pu être faite. De même, à la préparation des tournées, les trieurs déploraient l’absence de plusieurs intérimaires alors qu’ils sont déjà en sous-effectif. Les collègues de l’après- midi, quant à eux, se retrouvaient avec quatre chauffeurs et un manutentionnaire en moins...

Mais c’est le lendemain que la direction a fait déborder le vase. En effet, mardi 10 décembre, à l’heure où les facteurs partent en tournée, une responsable d’une agence intérim est venue trouver une collègue sur sa position de travail. Celle-ci, CDI intérimaire depuis neuf ans et à qui La Poste refuse le CDI sous le prétexte mensonger qu’elle n’est pas titulaire du permis de conduire, a ainsi eu la mauvaise nouvelle de sa fin de mission à La Poste.

Sous le choc, cette préparatrice de tournée, connue et appréciée de tous, s’est effondrée en larmes devant ses collègues écœurés. Aussitôt, il a été décidé d’un débrayage pour le lendemain matin à la première heure. Le bouche à oreille et les portables ont fait leur œuvre et ce jour-là, à la prise de service, préparateurs, chauffeurs et facteurs des trois arrondissements se sont rassemblés. Une première prise de parole, se concluant par « si elle ne travaille pas, nous ne travaillons pas » a été approuvée par une salve d’applaudissements. D’autres prises de parole de permanents syndicaux ont suivi, applaudies également.

Le directeur a fini par sortir de son bureau et, sentant la situation explosive, il a préféré reculer immédiatement. Feignant ne pas être au courant de ce licenciement et en faisant porter le chapeau à l’agence d’intérim, qui aurait dit n’importe quoi, il a prolongé la mission de la travailleuse concernée.

Évidemment, le numéro d’Actor’s Studio du directeur n’a convaincu personne. Mais c’est soulagés et fiers de leur solidarité que les postiers de Paris Brune ont repris le travail.

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