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Leur société
Procès Pélicot : le combat doit continuer
Le procès des viols de Mazan s’est achevé. Les 51 accusés ont été condamnés à des peines allant de trois à vingt ans de prison, peine maximale infligée au mari.
De nombreuses femmes, militantes ou non, étaient présentes lors du verdict. Certaines se sont montrées déçues par des peines qu’elles jugeaient trop faibles, mais toutes ont souligné que le combat ne s’arrêterait pas à son aspect judiciaire. En le rendant public, Gisèle Pélicot en a fait un combat au retentissement national, et même international.
L’ampleur de l’affaire, le profil des accusés, leur nombre, tout a contribué à montrer que les violences faites aux femmes ne sont pas une anecdote sociale, un phénomène marginal, mais qu’elles sont le produit de l’organisation même de la société.
S’il en fallait une preuve, à la sortie du tribunal, après 64 jours d’audience et de témoignages insoutenables, l’avocat d’un des accusés s’est permis d’insulter les femmes présentes en leur lançant : « Mon client a un message pour vous, à toutes ces hystériques, ces mal embouchées, le message, c’est merde ! Voilà, mais avec le sourire. » Pour que cet avocat se soit permis de narguer avec autant de mépris les soutiens de Gisèle Pélicot, il faut vraiment qu’il se sente soutenu par toute une partie de la société, et pas seulement sa fraction la plus conservatrice.
Il n’est qu’à regarder d’ailleurs, pour s’en persuader, la montée des courants réactionnaires en France et dans le monde, qui prétendent rabaisser les femmes à l’état d’esclaves domestiques ou sexuelles. Et ce n’est pas un hasard si les femmes sont touchées de plein fouet par la montée de la précarité, des bas salaires, des temps partiels imposés, le manque de places en crèche. L’oppression sociale, sexuelle et économique qui les touche n’est qu’un aspect de la même organisation sociale, fondée sur des rapports de domination et l’exploitation.
Si le combat judiciaire des femmes victimes de violences est pleinement justifié, la lutte ne peut pas s’arrêter au prétoire, ne serait-ce que parce que des lois sans moyens de les faire appliquer sont une coquille vide.
Seule la lutte pour une société complètement débarrassée de toutes formes d’oppression pourra assurer aux femmes et aux hommes une égalité réelle, pleine et entière.