Production d’insuline : les monopoles contre les pauvres13/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2924-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Production d’insuline : les monopoles contre les pauvres

Novo Nordisk, l’un des trois géants mondiaux de la production d’insuline, vient d’annoncer un chiffre d’affaires en progression de 25 %, à 17,9 milliards d’euros, pour le premier semestre.

Cette progression est principalement due aux traitements destinés aux malades les plus aisés des États-Unis, alors que le diabète concernerait plus de 10 % de la population mondiale et au moins 539 millions de personnes, principalement pauvres. Selon des projections, la maladie devrait, d’ici 2050, toucher 1,3 milliard de personnes. Le diabète de type 2, essentiellement lié à la malnutrition et à la pauvreté, est en augmentation partout : au Pakistan, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, chez les aborigènes d’Australie. En Afrique, 24 millions de personnes seraient concernées.

Dans de nombreux pays, l’accès à l’insuline est trop cher : c’est déjà le cas pour de nombreux malades aux États-Unis, mais au Sénégal, le prix du traitement représente un mois de salaire. Et dans 24 pays du monde, le traitement n’existe tout simplement pas.

L’insuline est un produit vital dont les prix de production sont faibles. Mais les trois géants mondiaux, Novo Nordisk, Sanofi et Lily, ont la mainmise sur 96 % de la production mondiale. Et cette situation de monopole leur permet de fixer les prix qu’ils veulent. Ainsi Novo Nordisk vend son traitement le plus élaboré à 350 dollars aux États-Unis alors qu’il ne coûte que 4,73 dollars à produire.

Il y a cent ans, l’un des découvreurs de l’insuline disait : « L’insuline ne m’appartient pas, elle appartient au monde ». Une idée étrangère au capitalisme dont les lois se retournent contre les plus pauvres.

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