Beaucoup savent que la guerre signifie donner sa vie – un conscrit sur deux meurt dans le mois suivant son incorporation – pour que le gouvernement ait de quoi négocier à Riyad ou ailleurs son avenir et celui des avoirs des oligarques et autres nantis du régime ukrainien.

Selon une enquête parue sur les réseaux sociaux, on comptabilisait à la date du 10 mars presque autant d’amendes pour infraction aux règles d’enregistrement du Centre territorial de recrutement et d’accompagnement social en à peine deux mois (9 658), que sur toute l’année précédente (10 541). Et il ne s’agit là que d’une petite partie du phénomène car, par définition, l’enquête ne prend pas en compte ceux qui ont jusqu’ici échappé à un contrôle musclé ou à une interpellation dans la rue. En outre, toujours selon l’enquête, seule une amende sur sept a été payée en 2025, contre une sur deux l’an dernier…

En Russie, bien que les autorités taisent les réactions antiguerre, les journaux font parfois état de condamnations pour ce motif. Ainsi, le 10 février, un tribunal militaire du district sud de la Russie a condamné à la prison à vie un sergent de la 70^e division de fusiliers motorisés qui, sous le coup de la colère, a abattu deux soldats et deux officiers, parce qu’on voulait l’envoyer dans une unité d’assaut. Le 23 janvier à Belgorod, près de la frontière ukrainienne, un tribunal a condamné à plus de 500 euros d’amende et à 6 ans et demi de colonie pénitentiaire un jeune homme qui avait incendié un grand Z lumineux, symbole de la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Il a dénoncé le fait que, lors de son arrestation et après, les hommes de la police politique (FSB) l’ont torturé à l’électricité et menacé de l’exécuter à la hache…