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- Lutte ouvrière n°2958
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La Redoute-Quai 30 –Wattrelos : pas question de se faire arnaquer !
Depuis l’annonce le 6 février du plan d’externalisation à IDLogistics, les 322 travailleurs de La Redoute-Quai 30 à Wattrelos, près de Roubaix, n’ont pas cessé de se mobiliser contre ce projet qui n’est qu’un vaste plan d’économies à leurs dépens.

La Redoute est la propriété à 100 % des milliardaires Houzé, 32e fortune de France, propriétaires des Galeries Lafayette. Il y a environ 900 salariés au siège de Roubaix et 322 à Quai 30, le site de logistique.
La Redoute et IDLogistics prévoient de faire baisser le prix du colis. Ils voudraient imposer une augmentation de la productivité de 19 % et une baisse de 20 % des frais de personnel d’ici à 2030 en continuant à user les salariés. Or 63 % des 322 travailleurs de Quai 30, ont plus de 50 ans, 42 % des salariés sont des travailleurs handicapés et 36 % présentent des inaptitudes, ce qui est énorme !
La direction de La Redoute ose dire qu’il n’y a aucun problème puisque les salariés conservent leur emploi, sauf qu’après les quinze mois qui suivent le transfert à IDLogistics, toutes les garanties tombent. La Redoute dit s’engager à faire une annexe sociale au contrat commercial pour maintenir certains acquis, mais ce type d’annexe ne donne aucune vraie garantie.
Au 1er janvier 2025, La Redoute a empoché les 44,5 millions restant des 180 millions de la Fiducie, cette caisse de réserve créée en 2014 lors de la lutte contre le milliardaire Pinault qui licenciait, afin d’indemniser un peu mieux les salariés qui partaient. Les travailleurs estiment donc, à juste titre, qu’ils pourraient tous toucher 100 000 euros de prime de transfert. Mais cette prime, bien sûr, il va falloir aller la chercher car pour l’instant la direction a osé proposer… 2 100 euros brut.
Malgré la pression de la direction, qui menace d’appeler les huissiers, le travail a bien ralenti. Des équipes débrayent quand des chefs font trop pression. Un tract d’explication a été fait en direction de la population, une trentaine de travailleurs sont sortis sur un rond-point avec des pancartes, et ils ont rencontré un excellent accueil des passants. Une autre fois, à une petite dizaine, une diffusion a été organisée à une entreprise de logistique proche de Quai 30 et, une autre fois encore, des tracts ont été diffusés à un entrepôt IDLogistics travaillant pour Auchan dans une zone industrielle proche.
Les points forts de l’action restent les rassemblements devant le siège de Roubaix quand la direction organise des réunions sur le transfert. Ainsi vendredi 4 avril, environ 80 salariés des quatre équipes se sont retrouvés et, au cri de « On lâche rien ! », ils se sont rendus bruyamment devant la salle où se tenait la réunion. Les syndicats devaient donner leur avis, consultatif, sur le transfert. Alors que le lundi précédent, certains syndicats refusaient de voter une action juridique contre le transfert, cette mobilisation a entraîné le refus unanime des syndicats. Cette décision a été considérée par tous comme une petite victoire.
La direction croyait se débarrasser facilement des salariés de Quai 30. Elle s’est lourdement trompée.