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Réforme du RSA : tous les travailleurs attaqués
Depuis le 1er janvier, les bénéficiaires du RSA sont inscrits automatiquement à France travail et doivent signer un « contrat d’engagement » incluant 15 heures d’activité, sous peine de suspension de l’allocation.
Avant cette réforme, quatre allocataires sur dix étaient déjà inscrits à France travail et suivaient un « projet personnalisé d’accès à l’emploi ». La moitié de ceux qui étaient orientés vers une autre structure signaient déjà un « contrat d’engagement réciproque ». Les agents de France travail vont néanmoins voir arriver un million de bénéficiaires du RSA de plus et 200 000 jeunes rattachés à d’autres dispositifs. Alors que ces agents suivent déjà en moyenne 100 chômeurs chacun, comment pourraient-ils assurer l’accompagnement annoncé ?
Après un entretien téléphonique – remplacé à terme par un algorithme – les allocataires seront orientés vers un conseiller pour établir ce « contrat d’engagement », prévoyant 15 heures d’activité. L’administration promet qu’elles pourront être consacrées à des rendez-vous médicaux, en cas de problèmes de santé empêchant de travailler, à passer le permis ou à rechercher un emploi. Cependant, pour éviter de voir son allocation suspendue, il faudra désormais apporter la preuve de ces démarches.
Pour le moment, sauf dans le cadre de dispositifs spécifiques de prétendue « immersion en entreprise », les titulaires du RSA ne devraient pas être mis à disposition de patrons privés. Les collectivités locales pourront toutefois utiliser cette main-d’œuvre gratuite au lieu de créer des emplois, par exemple via des « missions d’intérêt collectif ».
La possibilité qui s’ouvre pour des employeurs de recourir à du travail gratuit et la pression croissante exercée sur les plus pauvres se retourneront forcément contre l’ensemble des travailleurs. À terme, cela ne peut que tirer les salaires vers le bas.
Et surtout, cette réforme du RSA s’inscrit dans une campagne démagogique contre les chômeurs accusés d’être des assistés qu’il faudrait contraindre à chercher du travail. C’est un mensonge odieux car c’est le patronat qui licencie, précarise les emplois, et est ainsi responsable du chômage. Ces attaques contre les chômeurs visent aussi à opposer les uns aux autres, ceux qui ont un emploi à ceux qui en ont été privés. « Diviser pour régner », c’est la logique des capitalistes et de tous ceux qui les servent, les Macron, Wauquiez et Le Pen, tous d’accord pour justifier cette attaque contre tous les travailleurs.