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Dans les entreprises
À Reims, en grève contre les licenciements
Mardi 19 novembre, la direction d’ArcelorMittal a annoncé la fermeture de son usine de Reims, et le licenciement d’une centaine de travailleurs.
Cela fait des mois qu’ArcelorMittal alterne périodes de production et chômage partiel payé par l’État, tout en transférant la production dans d’autres sites du groupe encore plus rentables pour les actionnaires.
Si chaque travailleur pouvait constater la baisse des volumes, personne ne s’attendait à la fermeture pure et simple du site. Beaucoup ne l’ont apprise qu’en se rendant à l’usine. Comme l’a constaté l’un d’eux : « Nous annoncer comme ça une fermeture, juste avant Noël, avec 130 familles qu’on laisse sur le carreau… Pour eux, on n’est pas des ouvriers mais simplement des coûts fixes. Il n’y a pas d’humain derrière. »
Les ouvriers ont débrayé dès l’annonce de la fermeture et sont allés chercher le directeur du site dans son bureau pour lui demander des comptes. Ce dernier s’est contenté de justifier les licenciements. La direction a confirmé qu’elle programmait l’arrêt de la production pour juin 2025, de même qu’à l’usine de Denain où une trentaine de travailleurs seraient aussi licenciés. Sous prétexte de ne pas créer de concurrence, elle refuse toute offre de reprise et a annoncé le départ de plusieurs machines vers la Pologne, l’Espagne ou la Belgique.
Le groupe ArcelorMittal a encaissé des bénéfices record au cours des dernières années et ce n’est que par un artifice comptable qu’il présente un bilan un peu moins positif. Mais pour les actionnaires, tout va bien, les profits rentrent à flots : encore 1,5 milliard d’euros au troisième trimestre. Depuis lundi 25 novembre, tous les ouvriers et une partie des administratifs sont en grève pour s’opposer aux licenciements.