Ce jour-là, dans une réunion de secteur, la hiérarchie a annoncé qu’à partir de janvier 2026, 56 salariés travaillant en horaire normal n’auraient plus droit à la prime d’équipe, qu’ils touchaient depuis des années. Cette suppression entraînerait une baisse de 170 euros mensuels, ce qui représente quasiment un mois de salaire en moins dans l’année ! Le RH du secteur, faisant mine de comprendre leur mécontentement, leur a conseillé de voir… l’assistante sociale s’ils avaient des problèmes de salaire.

Les salariés concernés du Proto Méca, en colère, se sont immédiatement mis en grève et sont allés voir, dans le bâtiment voisin, leurs collègues du Proto E-tech qui, ni une ni deux, les ont rejoints dans la grève. Le RH de l’usine les a alors menacés de leur retirer rétroactivement leur prime, ce qui pourrait conduire jusqu’à leur soustraire 5 000 euros.

Depuis cette attaque, les travailleurs ont constitué le « collectif des Protos », se mettent en grève régulièrement, se réunissent tous les jours, décident collectivement de leurs revendications et de leurs actions. Ils ont ensemble écrit un tract qu’ils ont eux-mêmes diffusé aux entrées de l’usine pour informer les autres travailleurs du site de leur mobilisation et pour lequel ils ont reçu un accueil chaleureux.

Pour l’instant, la direction leur a annoncé une prime exceptionnelle de 38 euros par mois. Mais pour ces travailleurs cela ne fait pas le compte. Loin d’avoir dit leur dernier mot, ils ont décidé, vendredi 31 octobre, de cesser le travail durant une heure chaque jour pour continuer à mettre la pression sur la direction.