Renault-Flins : Hyvia ferme, les travailleurs doivent rester18/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P14-1_Lors_de_linstallation_dHyvia_%C3%A0_Flins_C_DR.jpg.420x236_q85_box-2%2C0%2C710%2C399_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Flins : Hyvia ferme, les travailleurs doivent rester

Il y a trois ans, la direction de Renault avait programmé pour mars 2024 l’arrêt total de la fabrication de voitures dans l’usine de Flins. Elle a cependant maintenu une partie des activités, notamment celles destinées à d’autres sites.

Illustration - Hyvia ferme, les travailleurs doivent rester

À cette fin, elle a fait venir à Flins plusieurs activités, comme l’échange standard de moteurs et boîtes de vitesses, auparavant traité à l’usine de Choisy-le-Roi, qu’elle a fermée. Dans deux autres bâtiments, refaits à neuf, les travailleurs réparent des voitures d’occasion ou accidentées, activité qui tourne au ralenti. De plus, la direction a installé Hyvia, une co-entreprise Renault et Plug Power, qui fabrique des piles à hydrogène, présentées par le patron comme le carburant du futur.

Il y a trois ans, l’activité Hyvia était, aux dires de la direction, non seulement la clé de l’avenir mais la promesse d’un millier d’emplois potentiels. Un voyage aux USA était même offert au premier travailleur Renault ayant rejoint Hyvia. On garantissait à ceux qui renonceraient à ce nouveau poste chez Hyvia qu’ils pourraient revenir chez Renault. Des salariés avaient commencé à déménager pour se rapprocher de leur nouveau lieu de travail…

En fait, ledit carburant n’était qu’une pompe à subventions publiques. L’activité n’a jamais vraiment démarré et Renault a tenté ainsi de vendre du rêve aux salariés qui n’allaient plus fabriquer de voitures. Aujourd’hui, Hyvia emploie en tout et pour tout une centaine d’ingénieurs dans son établissement de Villiers-Saint-Frédéric dans les Yvelines et, dans l’usine de Flins, une vingtaine d’ouvriers et autant d’ingénieurs.

Or le 28 novembre, la direction de Renault-Flins a annoncé en réunion de CSE que, conjointement avec celle d’Hyvia, elle avait décidé d’arrêter la production et se débarrassait de tous les salariés employés sur cette activité. Hyvia les licencie et Renault a déjà prévenu que, contrairement à ses promesses, ils ne seraient repris qu’au cas par cas, selon les profils, après rédaction d’un CV. Être salarié dans l’usine de Flins, et se voir obligé d’y présenter un CV, c’est bien un comble !

Les travailleurs d’Hyvia ne l’entendent pas de cette oreille et veulent retrouver dans l’usine de Flins un poste qui leur convienne, ou à défaut, obtenir des deux directions larronnes un maximum de garanties de départ. Leurs camarades des autres secteurs sont d’autant plus solidaires de leur volonté de ne pas se laisser faire qu’ils se demandent ce que les patrons fermeront demain dans l’usine, après Hyvia. À plus de deux mille sur place, bien conscients des milliards accumulés par Renault et ses actionnaires, les travailleurs devront faire face à l’offensive patronale pour sauver leur salaire et leur emploi.

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