Renault Sovab – Batilly : nouveau modèle et vieux bazar05/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2914-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Sovab – Batilly : nouveau modèle et vieux bazar

À l’usine Renault Sovab de Batilly, en Lorraine, la direction prépare la sortie d’un nouveau modèle de l’utilitaire fabriqué sur le site, le Master.

Cette phase de transition se fait en mettant en concurrence les différents équipementiers pour le marché de ce futur Master, dont certains ont perdu leur contrat, Renault essayant de tirer les prix au maximum vers le bas.

Les conséquences en sont des fermetures d’usines, comme celle de Lear à Jarny, qui produit les sièges de l’ancien Master et dont la fermeture est programmée pour fin juillet. D’autres ont des baisses d’activité, comme l’usine d’emboutissage Eurostamp à Villers-la-Montagne, qui perd ainsi 30 % d’activité.

Le groupe Snop perd aussi son contrat avec son plus gros client et se retrouve en redressement judiciaire. Récemment, une grève a éclaté chez Jelza dans le Cher, usine de fabrication de pièces embouties, elle-même sous-traitante du groupe Snop, qui compte 28 travailleurs. Cette grève a mis à l’arrêt des milliers de travailleurs, dont les 3 000 salariés de la Sovab, ainsi que d’autres fournisseurs, transporteurs, et même certains ateliers de l’usine Renault de Cléon.

Pour faire face à cet arrêt forcé, la direction de la Sovab a tenté de fabriquer uniquement des futurs Masters, qui ne sont pas touchés par la grève du sous-traitant. Cela a engendré beaucoup d’arrêts de chaîne, car ce n’était tout simplement pas possible techniquement, et cela a permis aux ouvriers des différents ateliers de prendre le temps de discuter entre eux. Ils ont pris conscience du chaos de l’organisation prévue par la direction, avec des chaînes de production inadaptées, et en logistique des pièces non-référencées et des caristes non formés. Chaque fois qu’il faut trouver une pièce, c’est une véritable chasse au trésor.

La paie du mois de mai a été bien maigre à cause du chômage partiel et de la perte de certaines primes, qui ont représenté jusqu’à 150 euros par mois. Cela a laissé un goût amer à bien des travailleurs, victimes de choix de la direction dont ils ne sont aucunement responsables.

Organiser rationnellement la production ? Impossible dans le cadre d’une société capitaliste régie par la recherche du profit privé et subissant le poids énorme des grands groupes.

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