Depuis plusieurs mois, l’ancien et le nouveau modèle passent sur les chaînes de production, ce qui pose bien des problèmes. À l’approche des congés, les travailleurs ont pris conscience qu’ils allaient avoir plus de tâches à effectuer sur le nouveau véhicule tout en étant moins nombreux, car chaque nouveau modèle est l’occasion de supprimer des postes de travail.

Les travailleurs du Mastic ont spontanément exprimé leur mécontentement en débrayant. Cela a perturbé la production de l’usine. La direction a cédé des renforts ponctuels et baissé la cadence de la chaîne. Mais rien n’est réglé car, à la reprise du travail, la production sera exclusivement celle du nouveau véhicule. Et chacun est bien conscient que la direction en profitera pour supprimer des postes de travail et augmenter la cadence. Par exemple, à la Tôlerie, qui sera encore plus automatisée avec de nombreuses suppressions de postes.

L’usine compte 1 900 CDI auxquels s’ajoutent plus de 1 200 intérimaires, largement majoritaires sur les chaînes. Ils sont essentiels à la production et font tourner l’usine. Le motif officiel sur le contrat de la quasi- totalité d’entre eux est « accroissement temporaire d’activité », alors que certains travaillent dans l’entreprise depuis plusieurs années !

Le 22 août, la production journalière va démarrer avec 300 véhicules du nouveau modèle, puis progressivement doubler pour le 23 septembre.

Beaucoup de collègues s’attendent à des attaques contre les emplois et les conditions de travail. Et un certain nombre se disaient qu’il faudra se mobiliser tous ensemble car l’augmentation de la charge de travail va concerner tous les travailleurs de la Sovab, CDI comme intérimaires, dans le seul but de faire flamber les profits de Renault.