Le ministre de l’Intérieur Retailleau n’a pas manqué de déclarer que « la France pourrait être frappée de nouveau », en pointant du doigt « l’islam politique ». L’adjectif « politique » utilisé pour qualifier l’islam est de pure forme. Même si Retailleau ajoute qu’il ne s’attaque pas à la religion musulmane en général, il fait sciemment un lien entre religion musulmane et terrorisme. Et pour ceux qui n’en seraient pas convaincus, ses propositions le montrent : étendre le « champ de la laïcité à d’autres espaces publics, par exemple aux compétitions sportives ou aux sorties scolaires », ou encore interdire « le port du voile à l’université ». Cela ne vise évidemment pas les bonnes sœurs – catholiques et tout aussi voilées – qui accompagneraient une sortie scolaire organisée par l’une des nombreuses écoles privées catholiques, par ailleurs financées par l’État, ni celles qui voudraient suivre un cursus universitaire. Les propositions dont il fait l’étalage ne ciblent que les personnes de religion musulmane.

Cette propagande contre les musulmans suscite de l’émotion, de la colère et un sentiment d’injustice parmi les travailleurs immigrés. Retailleau voudrait qu’ainsi les travailleurs français se sentent solidaires de son gouvernement contre les immigrés présentés comme des ennemis. Il répand ainsi un poison et contribue à créer la division entre les travailleurs, au plus grand profit du patronat.

Quelle que soient les origines et les croyances, les travailleurs conscients doivent refuser de se prêter à ce jeu et combattre ce qui les divise, à commencer par le racisme et la xénophobie qui gangrènent une partie de la société.