Retraites : ça ne se jouera pas à l’Assemblée06/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P4-1_Manifestation_contre_la_r%C3%A9forme_en_d%C3%A9cembre_2019_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : ça ne se jouera pas à l’Assemblée

L’Assemblée nationale a rejeté, jeudi 31 octobre, la proposition de loi présentée par le Rassemblement national visant à revenir sur la réforme Borne portant l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

Illustration - ça ne se jouera pas à l’Assemblée

Ayant promis à ses électeurs des classes populaires qu’il abrogerait cette réforme des retraites s’il arrivait au pouvoir, le RN voulait faire mine de rester fidèle à sa promesse en proposant de revenir au départ à 62 ans. Il s’agissait aussi d’une opération politique visant à mettre en difficulté la gauche car le texte, tel qu’il avait été initialement rédigé, proposait de ramener à 42 annuités la durée de cotisation requise pour une retraite à taux plein, au lieu de 43 annuités depuis la loi Touraine, votée en 2014 sous la présidence de Hollande.

De la part des députés lepénistes, il s’agissait d’une simple manœuvre. La machinerie parlementaire est en effet conçue pour pouvoir empêcher l’adoption d’une loi susceptible de nuire aux intérêts de la bourgeoisie. Ainsi, les articles revenant sur les réformes des retraites ont été supprimés par une commission, celle des affaires sociales, constituée de onze députés. La présidente de l’Assemblée a pu ensuite s’opposer à leur rétablissement au nom de l’article 40 de la Constitution, censé empêcher les députés de grever les finances publiques en décidant d’une mesure sans l’accompagner d’un financement.

Si le texte proposé par le RN avait été adopté par l’Assemblée, il aurait d’ailleurs été rejeté par les sénateurs, majoritairement de droite. Et c’est sans compter tous les moyens que la Constitution donne au gouvernement pour imposer des mesures, même quand il ne dispose pas de majorité parlementaire.

Tout cela, les députés du RN le savaient parfaitement, et leur seul objectif était de pouvoir entretenir une posture vis-à-vis de leur électorat. Pour les mêmes raisons, ils ont annoncé qu’ils voteront la proposition d’abrogation de la réforme des retraites de Macron, qui devrait être présentée le 28 novembre par le NFP, sachant que ce texte n’a pas plus de chance d’aboutir.

Ce cirque à l’Assemblée ne pourra rien apporter aux travailleurs, et certainement pas la remise en cause des régressions sociales imposées ces dernières années par les gouvernements au service de la bourgeoisie. Et tout en se livrant à ce genre d’opération à visée électorale, Le Pen et Bardella multiplient les gestes et les déclarations pour assurer le grand patronat qu’ils sauront gérer d’une façon responsable les finances publiques, « préserver l’équilibre du système des retraites », autrement dit qu’ils sauront, eux aussi, s’attaquer aux travailleurs.

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