Sans surprise, le RN rejette avec horreur l’idée même de prendre sur les richesses des capitalistes. Il repousse de son contre-projet le doublement de la taxe exceptionnelle sur le transport maritime qui vise exclusivement CMA CGM et son patron milliardaire Rodolphe Saadé. De même, toute remise en cause, et même tout contrôle du « pacte Dutreil » a été écarté par le RN. Adopté en 2003 sous Chirac sous prétexte d’aider les petites entreprises, cet allègement fiscal sur la transmission aide surtout les plus grosses à garder des milliards dans le giron de familles tout à fait bourgeoises. En revanche il promet des baisses d’impôts aux plus riches : la cotisation foncière des entreprises allant aux collectivités locales serait supprimée ainsi que la cotisation des entreprises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Le RN parle aussi de réduire les dépenses de l’État, en réduisant le nombre de fonctionnaires dans les services utiles à la population.

Ce discours ressemble comme deux gouttes d’eau à celui des autres partis bourgeois. Pour cacher comme il peut cette réalité, le RN agite l’idée de réaliser des milliards d’économies en diminuant ce qui serait versé à l’Union européenne et en s’attaquant aux travailleurs immigrés ainsi qu’aux associations. Mais derrière cet écran de fumée, le message de Le Pen et Bardella est clair comme de l’eau de roche : il faut que les intéressés sachent que jamais, au grand jamais, ils ne s’en prendront aux grandes fortunes, même si les impôts n’ont jamais étranglé aucun résident de la villa Montmorency si chère à Sarkozy.