La formule vient compléter celle de la prétendue « surveillance démocratique » que les élus RN exerceraient sur Barnier. Bardella a tout simplement rappelé que, pour l’heure, le RN n’envisageait pas de censurer le futur gouvernement à l’Assemblée nationale. D’une façon en apparence plus musclée, Marine Le Pen a déclaré qu’elle souhaitait une nouvelle dissolution dans un an, quand le délai prévu par la Constitution sera atteint. La formule permet au RN de se présenter comme une alternative à Macron, dans un an. En attendant, le RN se comportera comme un parti responsable refusant de participer « au désordre institutionnel et au chaos démocratique », selon la formule de Bardella.

Pour ne pas apparaître, vis-à-vis de ses électeurs, comme un soutien du macronisme, le RN doit conserver une posture d’opposant, obtenant des concessions de la part du futur gouvernement. Il les obtiendra sans difficulté car Barnier n’aura pas à forcer sa nature en s’attaquant aux travailleurs immigrés.

Pour obtenir les voix de travailleurs désorientés, le RN a longtemps entretenu l’image d’un parti « anti-système » s’opposant à la « bande des quatre », désignant ainsi les partis traditionnels. Dans les marchandages actuels, le RN apparaît pour ce qu’il est : un parti comme les autres qui veut prendre toute sa place dans le système politique de la bourgeoisie.