Bardella a défendu ce projet au nom de l’hygiène et de la sécurité. Une maison close, dit-il, serait toujours mieux qu’une cabane au bois de Boulogne.

Ces préoccupations humanitaires et hygiéniques sont des prétextes. Les élus du RN et Marine Le Pen elle-même s’opposent par exemple systématiquement à l’aide aux personnes qui sont dans la rue, et cela qu’elles crèvent de faim ou de froid, qu’elles se droguent, qu’elles se prostituent au coin d’une porte pour quelques sous, ou que ce soit bien souvent les trois à la fois.

La prostitution est une manifestation du pouvoir de l’homme sur la femme, de celui qui a quelque chose sur celle qui n’a rien, de l’adulte sur l’enfant, de celui qui cogne sur celle qui prend les coups, du fort sur le faible. D’ordinaire, les moralistes bourgeois prétendent combattre cette conséquence de la société d’oppression et, à tout le moins, aider celles et ceux qui en sont victimes, sans évidemment que cela change grand-chose. Ainsi, en 1946, les maisons de prostitution ont été fermées en France. Et voilà que le RN propose de les rouvrir, pensant sans doute faire parler de lui et espérant que l’idée sera, qui sait, approuvée par certains. Le RN voudrait codifier cette ignominie et, pourquoi pas, en faire une industrie légale, avec investisseurs et perception d’impôts.

Décidément, rien de ce qui est inhumain n’est étranger au parti de Le Pen et Bardella.