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Leur société
Saint-Étienne : une dissolution qui ne passe pas
Samedi 29 mars, une manifestation jeune et populaire de 3 500 personnes a défilé dans les rues de Saint-Étienne pour dénoncer les menaces de dissolution des clubs de supporters de l’équipe de football stéphanoise, Magics Fans et Green Angels.

Le ministre de l’Intérieur Retailleau et celui de la Justice Darmanin justifient leurs menaces par des débordements et des violences lors d’un match, il y a trois ans. Ces annonces s’inscrivent dans la surenchère permanente des ministres qui veulent montrer qu’ils défendent l’ordre et la fermeté, surtout quand ils sont dirigés contre les classes populaires. Elles s’ajoutent aux mesures contre les travailleurs sans-papiers et au soutien ministériel inconditionnel aux forces de police.
Les deux clubs visés sont pourtant loin d’être les dangereux rassemblements de hooligans qu’évoquent les autorités. Ils assurent la sécurité collective dans les tribunes et servent d’intermédiaires avec les organisateurs.
La CGT des Territoriaux a rappelé leur investissement dans des causes humanitaires comme l’envoi d’aides aux sinistrés du séisme au Maroc en 2023. Et par exemple, lors des manifestations contre la réforme des retraites, les clubs visés avaient exprimé leur soutien à la contestation en faisant une minute de silence à la 49e minute après chaque utilisation du 49-3, ou en déployant dans les tribunes une banderole proclamant « la police mutile, la police assassine » contre les violences policières.
Dans la manifestation du 29 mars, le mépris à l’encontre des clubs de supporters majoritairement ouvriers était dénoncé, tout comme s’exprimait l’envie de ne pas se laisser malmener par ces ministres. Sans surprise, les politiciens locaux, députés et sénateurs, de gauche comme de droite, ainsi que l’homme d’affaires qui dirige le club de Saint-Étienne, soutiennent les clubs face à Retailleau. Ces notables jouent évidemment la carte de l’union sacrée derrière le club, espérant gagner des soutiens et de futurs électeurs. Cela n’enlève rien à la légitimité de la protestation des membres des clubs qui refusent de céder devant l’autoritarisme croissant de l’État et la démagogie des ministres aussi durs avec les classes populaires qu’ils sont à plat ventre devant les grands patrons.