Seine-Saint-Denis : des médailles mais pas assez de piscines13/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2924-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Seine-Saint-Denis : des médailles mais pas assez de piscines

Les médailles obtenues par Léon Marchand et Florent Manaudou en natation ont ravi Macron qui se réjouit de « la réussite de nos athlètes » et annonce des « mesures d’héritage » qui seraient dévoilées le 14 septembre.

Les enfants du département le plus pauvre du pays, la Seine-Saint- Denis, vont-ils pour autant bénéficier des retombées des JO pour leur apprentissage de la natation ? Des fonds publics ont en effet financé dans ce département de nouveaux équipements, dont le grand centre aquatique olympique, le CAO de Saint-Denis, pour 174 millions d’euros. Ils ont aussi abondé le financement de l’agrandissement de la piscine de La Courneuve, du centre aquatique du Fort D’Aubervilliers, de ceux d’Aulnay-sous-Bois et de Montreuil. Des équipements démontables devraient aussi être récupérables après les jeux.

Mais le sous-équipement du département reste consternant. Avec 38, voire 39 piscines pour 1,6 million d’habitants, la population n’a droit qu’à 60 m² d’eau pour 10 000 habitants, contre 260 m² en moyenne nationale, deux établissements sur cinq n’ayant jamais bénéficié d’une rénovation. Cela ne favorise en rien l’apprentissage de la natation pour les enfants du département qui sont toujours, selon une estimation de l’association « Savoir nager en Seine-Saint-Denis », 75 % à ne pas savoir nager à l’entrée au collège. La suite de leur parcours scolaire ne règle pas vraiment le problème, faute de temps, d’encadrants et surtout d’équipements de proximité. « Vu le manque de créneaux disponibles en piscine, c’est comme si vous étiez un prof sans salle de cours. En comptant le temps de déplacement jusqu’aux équipements, on n’arrive à employer que 50 % du temps de cours », a déclaré un ancien enseignant d’EPS à la revue Alternatives économiques.

Une brochure publicitaire promettait qu’une profusion de bassins seraient légués par les JO aux habitants de Seine-Saint-Denis. Il en manquerait encore 26 selon un membre de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) du département. Les collégiens de 6e devront sans doute encore apprendre la brasse à plat ventre sur un tabouret…

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