Depuis neuf semaines, à l’annonce de la délocalisation de la production chez un sous-traitant au Havre et du licenciement d’environ 200 travailleurs, la mobilisation ne faiblit pas et l’usine est à l’arrêt. Lors du rassemblement devant la mairie, les délégués CGT ont dénoncé les magouilles du groupe Carlsberg, propriétaire de Teisseire, une multinationale qui se porte pourtant très bien.

Un travailleur de la papeterie DS Smith de la Rochette, située à quelques kilomètres, a pris la parole pour dénoncer, lui aussi, la fermeture de son entreprise et la suppression de ses 90 emplois.

Toute la vallée est fortement touchée par les licenciements. Aux disparitions d’emplois chez Teisseire et DS Smith, on peut rajouter des dizaines chez Atraltech (matériel électrique), Strycker (prothèses médicales) et des centaines chez STMicroelectronics (semiconducteurs), la plus grosse entreprise locale, et ce malgré deux milliards d’aides publiques.

Parmi les nombreux soutiens présents, dont Sophie Binet de la CGT et Fabien Gay, sénateur du PCF, on comptait aussi une forte délégation de livreurs à vélo. Ces travailleurs sans papiers expulsés de leur logement sont en grève pour leurs droits et campent depuis des jours dans les locaux de la Métropole, aidés par la CGT et le DAL (Droit au Logement).

Si les manifestants ont pu admirer sous le soleil et le ciel bleu la chaîne des montagnes enneigées de Belledonne, tous savent aussi que le temps n’est pas au beau fixe pour les travailleurs et qu’il faudra de sévères tempêtes pour faire reculer patrons et gouvernants.