SNCF – Châtillon : jockeys en grève05/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2914-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF – Châtillon : jockeys en grève

Au technicentre SNCF de Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, qui assure la maintenance des TGV, le mécontentement a éclaté chez les remiseurs-dégareurs, aussi appelés jockeys, une soixantaine d’agents qui conduisent les TGV sur le site de maintenance de jour comme de nuit.

Le sous-effectif dans les équipes, la charge importante de travail, la fiche de paye insuffisante et le mépris de la hiérarchie ont déclenché la colère. Les remiseurs-dégareurs se sont réunis à 40 en assemblée générale le 16 mai pour décider de leurs revendications, essentiellement des primes catégorielles et un roulement avec davantage de week-ends à la maison. Ils ont décidé de demander aux trois syndicats du site, (CGT, Sud et Unsa) de déposer une demande de concertation immédiate (DCI) à la direction, afin de déposer leurs revendications et en préalable à une grève.

Le 23 mai, 35 jockeys étaient rassemblés pour accompagner les représentants syndicaux. Le directeur d’établissement, interpellé, a donc pu mesurer en direct leur mécontentement, et s’est engagé à recevoir la délégation choisie par les jockeys le 31 mai, en prétendant les avoir entendus. Les jockeys ont immédiatement décidé à l’unanimité qu’ils seraient en grève ce jour-là, pour montrer à la direction qu’ils devaient être pris au sérieux.

Le 31, la grève a été très suivie. La direction a dû mobiliser des cadres, y compris venus d’autres technicentres, pour remplacer les grévistes. Après des heures de réunion, elle ne concédait pas grand-chose, quelques maigres augmentations de primes et un groupe de travail pour un nouveau roulement, ce qui ne coûte rien.

Réunis à 35, les jockeys alors ont décidé de se remettre en grève à partir du dimanche 2 juin au soir et d’appeler à une nouvelle assemblée générale lundi 3 juin. Voyant les déclarations de grève affluer, le directeur est revenu voir les grévistes le week-end, avec une nouvelle proposition comportant seulement une augmentation de la prime de travail de 20 % tant que les effectifs ne sont pas au complet dans le service. Ceci a été encore pris comme du mépris par tout le monde.

Lundi 3 juin, plutôt que de revendiquer de multiples primes catégorielles, l’assemblée a décidé de réclamer la fusion de certaines et de porter la revendication d’une prime locale de 200 euros brut par mois. Une nouvelle fois, les 35 présents ont accompagné une délégation à la direction.

D’ores et déjà, les grévistes estiment avoir remporté une première victoire sur la hiérarchie. Comme le disait un jockey : « On se fait respecter et dorénavant, si l’un d’entre nous se fait emmerder, on intervient. » Autant dire que la mobilisation ne faiblit pas.

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