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- Lutte ouvrière n°2946
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SNCF – Ouigo : les cheminots dénoncent les conditions de transport
Vendredi 10 janvier, à l’appel des syndicats, les cheminots travaillant pour les trains Ouigo étaient appelés à la grève et à un rassemblement au siège parisien à la Gare de Lyon.
La grève a été largement suivie, puisque 90 % du personnel Ouigo avaient déposé leur déclaration d’intention de grève. Au rassemblement à la Gare de Lyon, une centaine de cheminots venus de la région parisienne mais aussi de Lyon ou Bordeaux se sont retrouvés et ont montré leur colère.
Ces cheminots sont en prise directe avec le mécontentement des voyageurs du fait des conditions de transport souvent indignes à bord de ces TGV à bas coût, mais à rentabilité élevée.
Le modèle Ouigo consiste à faire circuler des millions de voyageurs chaque année avec en tout et pour tout 38 rames, remplies à 95 %. Elles circulent au commercial 14 heures par jour et sont entretenues la nuit dans les ateliers de maintenance avant de repartir au petit matin. Ces rames sont donc bien souvent dans un état déplorable faute de temps et d’effectifs suffisants pour la maintenance et le nettoyage.
Sur nombre de rames en circulation, les toilettes sont hors-service. Des portes d’accès sont condamnées. Certaines rames hébergent des cafards, voire des punaises de lit, d’autant plus qu’en l’absence de voiture-bar, miettes et déchets sont dispersés partout. Dès 2023, un mouvement de contrôleurs Ouigo dénonçait la présence de nuisibles dans les rames.
Les cheminots ont aussi dénoncé la politique de flux tendu qui peut même engager la sécurité. Mais dans les ateliers de maintenance, la consigne est de faire repartir des rames même en mode « dégradé ». Celui-ci devient donc le mode normal sur lequel on fait de nouvelles dérogations… Enfin, les suppressions de trains se multiplient, laissant à chaque fois des centaines de voyageurs sur les quais.
Par conséquent, en raison des retards, du manque d’hygiène, de problèmes techniques, de manque d’informations, le mécontentement des voyageurs à bord des trains ou en gare se retourne contre les cheminots. Une contrôleuse rapportait qu’un passager l’avait interpellée : « Vous n’avez pas honte de me demander mon billet ? Regardez, mon appui-tête est déchiré ! ». Les agents subissent des insultes, voire des agressions en raison de cette politique irresponsable alors qu’ils en sont les victimes autant que les usagers.
Les cheminots réclament que les moyens de maintenance nécessaires soient attribués pour l’entretien correct des rames et le retrait de celles présentant un danger. La journée du 10 janvier était un avertissement et a aussi permis de mettre sur la place publique la réalité du low-cost version SNCF.