- Accueil
- Lutte ouvrière n°2986
- Stellantis : les chauffeurs routiers ne veulent pas se faire rouler
Dans les entreprises
Stellantis : les chauffeurs routiers ne veulent pas se faire rouler
Lundi 20 octobre, sur les sites de Poissy, Valenciennes et Hordain de Stellantis, la quasi-totalité des trente chauffeurs routiers ont fait grève toute la journée. Les causes de la colère sont un gros mensonge de la direction, comme celle-ci en a l’habitude.

En 2024, pour pallier les retards de livraisons, Stellantis a décidé de constituer sa propre flotte de transport de voitures. Elle a racheté des entreprises de transport mais a aussi cherché à recruter dans les différentes usines de production du groupe, le plus souvent des ouvriers, pour qu’ils deviennent chauffeurs après plusieurs mois de formation. Ces recrutements se sont accompagnés de grosses campagnes de publicité, promettant des salaires bien supérieurs à ceux pratiqués à l’usine, pouvant aller jusqu’à 5 000 euros par mois… à condition de découcher toute la semaine et de faire de nombreuses heures supplémentaires.
Environ 150 ouvriers des différentes usines du groupe ont ainsi décidé de devenir chauffeurs routiers dans la société « i Fast », qui restait dans le giron de Stellantis et donc sous régime de la convention collective de la métallurgie. Mais, subitement, sans que personne ne s’y attende, la direction du groupe a décidé de changer les règles. Et d’annoncer que « i Fast » allait être rebaptisée « Drive 4 You by Stellantis » et surtout que la convention collective serait bien moins favorable que celle de la métallurgie. Les conséquences directes sont importantes : la perte de salaire est énorme, près de 1 000 euros par mois, accompagnée d’une explosion du temps de travail.
Pour couronner le tout, la direction impose un chantage aux chauffeurs : soit ils restent en acceptant les nouvelles conditions de salaire et de travail, soit ils démissionnent sans indemnité ou retournent sur chaîne dans leur usine d’origine. Comme le disait un chauffeur : « Ils nous prennent en otage ».
En attendant, la direction a été surprise à son tour par cette journée de grève coordonnée des chauffeurs sur trois usines. Après avoir marqué le coup, ceux-ci ont décidé de suspendre leur grève et de remettre ça lundi 27 octobre avec leurs camarades des autres sites, notamment ceux de Sochaux, Mulhouse et Rennes, qui sont les plus nombreux. Ils ont bien compris que, pour se faire entendre de la direction, il leur faut étendre la grève et paralyser le plus possible la livraison des voitures.