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Dans les entreprises
Stellantis – Douvrin : un débrayage réussi
Jeudi 3 avril, près d’une centaine de travailleurs de l’usine Stellantis de Douvrin, dans le Pas-de-Calais, se sont mobilisés à l’interposte, avec débrayage en fin de matinée et début d’après-midi, pour exiger des garanties pour leur avenir face à la fermeture de l’usine.

Cela fait des années que la direction ferme petit à petit l’usine, qui produit des moteurs thermiques pour le groupe. À coup de départs à la retraite non remplacés, ou de départs « volontaires », elle a réussi à passer de 1 500 salariés il y a quatre ans à 700 aujourd’hui, dont 150 intérimaires.
Son but est de fermer l’usine sans rien devoir aux travailleurs qui se retrouvent sur le carreau. C’est pour cela que jusqu’à aujourd’hui, la direction ne parle pas officiellement de fermeture, tout en mettant la pression pour que les travailleurs s’en aillent avec des conditions de départ minimum. Elle a avancé plusieurs prétextes : les résultats du groupe, les normes européennes, la transition énergétique… Tout pour essayer de faire accepter leur sort aux travailleurs. Mais au rassemblement de jeudi, en plus des travailleurs des deux équipes, il y avait également des camarades de l’équipe de nuit, des sous-traitants, d’autres usines du Valenciennois et des camarades de l’usine de Poissy.
Les travailleurs qui se sont mobilisés sont conscients qu’on ne peut pas laisser faire la direction sans rien dire. Ce rassemblement leur a permis de reprendre confiance dans leur force, en renforçant leur conviction qu’après des années à s’esquinter la santé pour produire des moteurs, il faut que la direction paye !
Dans l’usine, les travailleurs continuent à produire des moteurs, ils ont encore cette force entre les mains. Et puis quel que soit l’état des stocks, leur véritable force, c’est de ne pas être tout seuls. À Poissy, les travailleurs sont confrontés à la même politique patronale : une fermeture programmée qui va encore supprimer des milliers d’emplois.
Pour continuer à faire leurs profits, les patrons attaquent partout. Les travailleurs qui se mobilisent défendent leur peau. Ils peuvent entraîner les autres, dans l’usine, mais aussi à l’extérieur, dans les autres usines du groupe ou au-delà.