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- Lutte ouvrière n°2958
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Stellantis – Mulhouse : premier recul de la direction
Une vingtaine d’ouvriers du Ferrage de l’usine Stellantis de Mulhouse, accompagnés par des délégués CGT et CFDT, se sont mis en grève mercredi 2 avril en début d’équipe d’après-midi, pour protester contre des postes trop chargés.
Le directeur ayant préféré faire la sourde oreille, les grévistes sont allés défiler dans tous les secteurs du Ferrage, puis au Montage. Au bout de trois heures, un chef du personnel est venu pour tenter de déminer le terrain, sans succès. Les grévistes rassemblés autour de lui revendiquaient du concret, soit deux postes supplémentaires par secteur. La direction proposait de faire rentrer huit intérimaires en tout pour le Ferrage dans les deux équipes, à peine de quoi combler les départs en congés et les absences pour maladie. Certains salariés, dont c’était la première grève, ont vidé leur sac et répondu à ce responsable qu’ils ne lâcheraient pas, parce qu’après le travail ils étaient obligés de se bourrer de médicaments, tellement ils avaient mal partout. En fin de journée, plus de la moitié de la production du Ferrage n’avait pas été faite.
Jeudi 3 avril au matin, sept ouvriers du Ferrage se sont d’abord mis en grève pour faire comme leurs camarades la veille, puis ils sont allés chercher ceux qui étaient restés en poste. Au bout d’une heure, à plus d’une trentaine, ils sont allés dans le bureau du directeur du Ferrage qui n’en menait pas large. Des salariés ont pris la parole et ont défendu leurs revendications. Trois heures plus tard, la direction lâchait, s’engageant à faire rentrer 21 intérimaires dans les prochains jours et reculant sur la suppression d’un poste.
C’est la première fois depuis bien longtemps que des grévistes font reculer la direction. Même si chacun a conscience que les postes créés ne sont pas permanents, mais juste des renforts rajoutés temporairement, voir un directeur manger son chapeau a fait du bien à tous, y compris dans les bureaux, et peut donner envie à d’autres d’agir de même, car il manque du monde partout dans l’usine.