Stellantis – Poissy : non à la fermeture de l’usine !23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Poissy : non à la fermeture de l’usine !

Lors du Salon de l’Automobile, Carlos Tavares a déclaré à la presse qu’il « n’excluait pas de fermer des usines », comme si ce rapace et ses compères l’avaient jamais exclu ! Il annoncerait aussi en décembre 2025 si un nouveau véhicule sera attribué ou non à l’usine de Poissy à la suite de l’actuelle Opel Mokka, produite sur les chaînes et dont la production doit s’arrêter vers 2027.

Ces annonces ont été prises par les travailleurs comme une confirmation que la direction veut fermer l’usine, ce dont les signes s’accumulaient depuis un an. Cela fait suite à des semaines de propagande, complaisamment relayée par la presse bourgeoise, sur les prétendus « mauvais résultats » financiers du groupe et la « baisse des ventes », visant à préparer les esprits à des attaques brutales. Un ouvrier de l’usine Stellantis de Poissy a bien résumé la situation en expliquant : « Tavares nous refait le coup d’Aulnay, le coup de la catastrophe… »

Depuis plusieurs années, la direction vide peu à peu l’usine, passée de 6 000 ouvriers il y a dix ans à un peu moins de 2 000 aujourd’hui. Depuis quelques mois, elle a renvoyé tous les intérimaires, créant un énorme sous-effectif. Elle en a profité pour surcharger les postes de travail afin de pousser les travailleurs à partir d’eux-mêmes, notamment en aggravant brutalement les conditions de travail des ouvriers les plus âgés, qu’elle a mutés de force sur les postes les plus durs du Montage pour essayer de les casser moralement et physiquement.

Aujourd’hui, en évoquant ouvertement la fermeture du site, elle espère qu’un nombre de plus en plus important de travailleurs vont partir, faute de perspectives : moins de travailleurs dans l’usine, ce sera demain moins d’argent à dépenser au moment des licenciements, et surtout moins de troupes susceptibles de se battre contre la fermeture de l’usine.

Mais au moins, pour les mois qui viennent le patron a besoin d’ouvriers pour fabriquer son Opel Mokka, qui se vend très bien.

C’est donc justement maintenant, alors que le patron a besoin de sa production, que les travailleurs ont le plus de forces pour s’opposer aux projets de la direction. 2 600 salariés, dont 1 900 ouvriers de production, représentent une force considérable, qui leur permet d’imposer un rapport de force.

Comme l’expliquent les militants les plus combatifs dans l’usine : « Le patron a son calendrier, nous devons avoir le nôtre. » Il est indispensable de se réunir, de se regrouper, de s’organiser, de réfléchir collectivement à la façon de répondre aux mauvais coups à venir. Quelles que soient les intentions de chacun – partir ou rester –, on n’obtient pas les mêmes garanties seul dans le bureau de son chef qu’à plusieurs centaines, voire plusieurs milliers, en lutte.

Et la question dépasse le seul site de Poissy : il faut se poser le problème de se battre non seulement sur ce site et avec les travailleurs des nombreux sites sous-traitants qu’une fermeture de l’usine condamnerait irrémédiablement à la fermeture, mais aussi avec ceux de tout le groupe Stellantis également sous la menace d’une fermeture d’usine ou de suppressions d’emplois.

Le projet de fermeture de l’usine de Poissy est inacceptable. Il faut dénoncer inlassablement les mensonges de la direction qui pleure la bouche pleine. Les caisses de Stellantis dégorgent littéralement des milliards obtenus par l’exploitation forcenée des ouvriers et les cadeaux de l’État. Durant les cinq dernières années, Stellantis a réalisé en moyenne un milliard d’euros de bénéfice par mois, et plus de 18 milliards d’euros au total l’année dernière. Pour les six premiers mois de 2024, ce que la presse a appelé « la descente aux enfers de Stellantis », se chiffre à 5,6 milliards d’euros de profits au lieu de 11 l’année précédente !

Et c’est ce groupe qui se prépare à fermer une des plus grosses usines de la région parisienne et à laisser sur le carreau des milliers de travailleurs, ceux de l’usine et ceux des sous-traitants. Les travailleurs ont toutes les raisons de contrecarrer ce projet révoltant, et doivent s’y préparer dès maintenant. Ils en ont le nombre, et ils ont la force.

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