Thales – Mérignac : grève chez DMS26/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2956-c.jpg.445x577_q85_box-17%2C0%2C3294%2C4244_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thales – Mérignac : grève chez DMS

Depuis mercredi 19 mars, cinquante techniciens sont en grève au sein de l’entité DMS du site Thales de Mérignac qui emploie avec les sous-traitants près de 3 000 personnes réparties entre les deux entités, DMS plutôt orientée vers les activités militaires, et AVS pour l’aviation civile.

À Mérignac, comme d’autres sites du groupe, plusieurs centaines de techniciens et d’ingénieurs sont mobilisés depuis le 9 janvier pour les salaires. Ils ont trouvé indécente l’enveloppe de 2 % d’augmentation décidée par la direction – une trentaine d’euros d’augmentation générale pour les techniciens – alors que les résultats du groupe sont exceptionnels et que les directeurs ont bénéficié de primes allant jusqu’au million d’euros. Depuis le 9 janvier, 700 salariés se mobilisent plusieurs fois par semaine par des débrayages, manifestations dans le site, diffusions filtrantes aux entrées, photos de groupe géantes… Quelques jours avant le 19 mars, les salariés ont ainsi cherché à discuter avec la délégation de Boeing venue faire ses emplettes chez Thales, provoquant une petite panique dans les rangs de la direction locale qui, avec tous ses effectifs de sécurité, a cherché à empêcher tout contact. C’est finalement par une porte dérobée que les salariés ont trouvé le chemin de Boeing, ce qui a fait dire que, décidément, Boeing a un problème avec les portes…

La grève a démarré après la publication des résultats 2024 de l’entreprise. Les résultats, gonflés par les commandes militaires, sont des records : 2,4 milliards de profits, un carnet de commandes plein à ras-bord mais une direction qui veut faire grimper encore la rentabilité de l’entreprise de quelques points, en imposant aux salariés des augmentations en dessous de l’inflation réelle. Elle obéit ainsi à ses actionnaires, la famille Dassault, qui ne veut surtout pas céder pour ne pas donner de mauvaises idées à d’autres. Comme un retour à l’envoyeur, la grève entrave notamment la livraison des radars et de calculateurs équipant l’avion de Dassault, le Rafale.

La direction du site, en panique le 20 mars, a fait savoir qu’elle perdait 500 000 euros par jour de grève. Les grévistes visent plus haut, ils s’adressent à leurs camarades des autres lignes. Parmi leurs initiatives il y a eu jeudi 20 mars l’organisation d’un débat avec des élus locaux et nationaux. Devant 250 salariés, trois élus du PCF, dont un sénateur et deux élus écologistes, étaient présents. Si ces élus ont soutenu la lutte des travailleurs de Thales, c’est en distillant un poison nationaliste, affirmant que l’entreprise a une activité essentielle dans le cadre de la souveraineté et de la défense nationale, et que l’État doit intervenir.

Il a quand même été rappelé dans le débat que les travailleurs se battent non pas pour la nation, mais pour leurs salaires, que si l’État intervient depuis toujours, c’est pour servir la soupe aux milliardaires de la famille Dassault. Alors la force des travailleurs, c’est la grève !

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